dimanche 23 janvier 2011

Procès Bissonnet : 5 jours en dents de scie pour Jean-Michel Bissonnet

Au cours de cette deuxième semaine, Jean-Michel Bissonnet a parfois marqué des points, mais s’est aussi retrouvé en difficulté.


Une semaine en dents de scie. À l’approche de la moitié du procès, très intelligemment présidé par Joël Mocaer, il est bien difficile de tirer un quelconque bilan des dernières audiences. Car elles ont été contrastées pour Jean-Michel Bissonnet, qui continue à nier toute implication dans l’assassinat de son épouse Bernardette, le 11 mars 2008 à Castelnau-le-Lez.


Lundi, l’accusé a plutôt marqué des points, au cours d’une épuisante journée où il a été interrogé pendant neuf heures. Réponses du tac-au-tac, répliques calibrées au millimètre : Jean-Michel Bissonnet a même pris l’ascendant sur les deux avocats généraux, qui ont parfois


semblé peu pertinents et peu insistants dans leurs questions.


Le lendemain, c’est au contraire la défense qui a paru faire grise mine, au terme d’un débat balistique aussi long que finalement peu déterminant : l’hypothèse d’un troisième coup de feu tiré sur la victime n’est pas apparue très convaincante. Or elle semblait être la clé de voute du scénario visant à faire croire à un complot monté par le vicomte d’Harcourt et Mezian Belkacem. L’argument balistique n’est peut-être pas suffisant pour établir que ce dernier ment quand il affirme n’avoir tiré qu’à deux reprises, et qu’il cache, outre cet éventuel troisième tir, d’autres noirs secrets dans ses souvenirs aujourd’hui flous.


Autre élément de poids : les gendarmes ayant mené cette enquête qualifiée de partiale et à charge par Jean-Michel Bissonnet et ses avocats n’ont pas été réellement mis en difficultés à la barre. La présentation, par l’adjudant Polidoro, de l’impressionnante enquête sur la téléphonie, nourrie d’une base de donnée brassant 5000 numéros et 65 000 communications, risque aussi de peser lourd. Elle établit qu’il n’existe aucun contact entre Belkacem et d’Harcourt avant le crime, et souligne ceux qui lient Bissonnet aux deux autres accusés, avant comme après les faits.


Dernière difficulté : l’image du couple uni a été écornée par l’examen du contenu de l’ordinateur majoritairement utilisé par Jean-Michel Bissonnet, et de ses connections internet. Inscriptions depuis plusieurs années sur des sites de rencontre, sans toutefois le moindre rendez-vous, téléchargement de vidéos sadomasochistes, consultations de sites pornographiques, y compris à tendance homosexuelle. «J’y suis allée, ça correspond » relève Me Iris Christol à propos de l’un d’eux. « Et ça vous a fait du bien ? » réplique, haineux, Jean-Michel Bissonnet, qui assure avoir ainsi surfé « par curiosité, et avec Bernadette » dans ce sulfureux virtuel.


Autre témoignage dérangeant sur le couple Bissonnet : celui de Véronique Bodin, une psychologue montpelliéraine, qui a nié avoir été une maîtresse du vicomte, ce que ce dernier affirme, mais qui jure que Jean-Michel lui a fait des avances. De même, vendredi, la déposition de Ghislaine de Montangon, ex épouse d’Harcourt, affirmant que Jean-Michel lui avait assuré vouloir tuer son épouse, pourrait peser lourd.


Reste que la semaine aura été marquée par deux autres moments forts et émouvants : le témoignage bouleversant de Marc et Florent Bissonnet, venus dire qu’ils croyaient leur père innocent, et celui de Reynald Belkacem, qui a su parler avec dignité, pudeur et sensibilité de son père. Demain, ainsi que l’a voulu le président Mocaer, les jurés entendront les autres membres de la famille de Bernadette, et notamment le témoignage très attendu de Jean-Pierre, son frère, qui croit à la culpabilité de Jean-Michel Bissonnet.


http://www.midilibre.com/articles/2011/01/22/A-LA-UNE-Proces-Bissonnet-cinq-jours-en-dents-de-scie-1515565.php5

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