mercredi 26 janvier 2011

Procès Bissonnet : troisième semaine, 3e jour

h 13 - Reprise des débats.
Me Leclerc prend la parole pour préciser la position de JM Bissonnet sur la vidéo de Remi Gaillard, le célèbre humoriste du net, visionnée par l'accusé le jour du crime. Parce que sur les relevés des sites internet, le président a relevé "you tube mort subite". Ce qui a provoqué la confusion mardi soir, à la fin des débats.


9 h 16 - "La mort subite c'est un film de Rémi Gaillard"
"J'ignorais Remi Gaillard et sa devise "c'est en faisant n'importe quoi que l'on devient n'importe qui" explique l'avocat parisien. Je me suis renseigné


et en fait la mort subite c'est un film de Rémi Gaillard sur le hockey, ça désigne une équipe qui gagne pendant les prolongations, ça confirme ce qu'a dit Jean-Michel Bissonnet, il a regardé Rémi Gaillard".




9 h 23 - Le fameux Prevel arrive à la barre.
Le fameux Sébastien Prevel, à l'origine de la tentative de subornation, arrive à la barre, mais aussi d'une tentative d'escroquerie contre Jean-Michel Bissonnet.
Le président Mocaer lui rappelle en préambule l'article du code pénal concernant le faux témoignage : "il est encouru 5 ans de prison et 75 000 € d'amende".


9 h 37 - "Je voulais faire du chantage à Bissonnet"
Prevel, mince, veste en cuir, calvitie prononcée, déjà condamné pour escroquerie, raconte comment, en 2008, il a voulu arnaquer Bissonnet en voulant faire accuser d'Harcourt. Une première fois.
"Je lui ai envoyé une lettre en lui disant que c'était crucial, j'avais l'intention de jouer un petit peu avec lui. Ma première intention c'était de tirer profit, de profiter de lui. profiter de sa faiblesse, je voulais faire du chantage à Bissonnet. Je lui dit dans la lettre "ton affaire je la connais", j'accuse d'Harcourt et je lui demande de l'argent. Le courrier a été intercepté et j'ai été convoqué chez les gendarmes".


9 h 46 - "Devant le juge je me rétracte, ça va trop loin"
Devant les gendarmes, en novembre 2008, Prevel continue son jeu et affirme que d'Harcourt lui a demandé s'il connaissait quelqu'un pour tuer une personne. Il raconte ensuite qu'il a recontacté le vicomte pour lui dire qu'il avait trouvé une personne. Et qu'il a ensuite rencontré Bissonnet qui lui aurait remis 15000 € et une photo de sa femme. Avant de se rétracter totalement.
"Je me suis piégé devant les gendarmes. Mais devant le juge, je me rétracte, ça va trop loin, ça n'a pas de sens".


10 h 00 - 2e acte : "je devais préparer un faux témoignage pour accabler monsieur d'Harcourt"
Sébastien Prevel évoque maintenant le deuxième acte. Lorsqu'en mars 2009, avec la complicité d'un autre détenu, il aurait accepté la proposition de Bissonnet de préparer un faux témoignage contre le vicomte, pour le charger. Ces relations ont conduit au renvoi du procès à l'automne dernier. Une accusation grave qu'il détaille devant la cour. Avec un débit rapide et des mots hachés gênant la compréhension.
"En mars 2009, je suis arrivé à la prison de Béziers, il y avait Laurent Fissot, que je connaissais déjà et qui était en contact avec Bissonnet. Fissot m'a dit ": Bissonnet dit que tu lui a mis des bâtons dans les roues, qu'à cause de tes faux témoignages il était en détention provisoire". Et il m'a dit "il y a une autre solution, de mettre quelque chose en place". Pour moi, c'était une belle occasion de me rattraper vis-à-vis de la justice, j'ai accepté. J'ai réclamé 300 000 €, il a refusé en disant c'est pas possible, mes enfants surveillent tout, ça va se voir". Des courriers sont alors échangés entre les trois protagonistes.
"Le but de ces lettres, c'était de préparer un faux témoignage pour accabler d'Harcourt, que c'était lui l'auteur avec Belkacem, le faire apparaître comme le commanditaire du meurtre de sa femme" affirme le témoin.


10 h 17 - Vin de noix, cigare, Giscard et filles pour madame Claude
Prevel raconte que les correspondances ont duré six mois jusqu'à son transfert à Perpignan. Ces missives étaient destinées à Fissot, mais il les a interceptées. Dans ces lettres, qui ont été saisies par la justice, Bissonnet donne une multitude de détails sur la vie supposée du vicomte, appelé le "vieux", pour crédibiliser le faux témoignage. Que d'Harcourt aime les cigares, qu'il boit du vin de noix à l'apéro, qu'il connaît Giscard, qu'il a fourni des filles à madame Claude,qu'il aime parler de ses conquêtes, qu'il a trompé toutes ses femmes, qu'il a trafiqué des armes ou alimenter les fonds secrets de l'Elysée... "Il m'a dit le nom du chien, sa couleur, sa voiture, les gens de la secte, le nombre de pièces chez lui" détaille Prevel.


10 h 33 - "Quand je le regarde, il rigole encore"
Le président Mocaer interroge Sébastien Prevel.
"Mais vous n'avez pas vu là l'occasion de soutirer de l'argent à monsieur Bissonnet ?"
"Non, je lui ai fait croire que je voulais l'aider".
"Vous espériez aussi une réduction de peine ?"
"Oui".
"Y-a-t-il une part de vengeance, ses avocats ont parlé de vous comme d'un "corbeau qui s'est brûlé les ailes" ?"
Oui, ces ténors du barreau, ça ne m'a pas plu... La première fois j'ai joué avec la justice, avec les gendarmes, là non. Il me fait rigoler aujourd'hui et quand je le regarde, il rigole encore".
Dans le box des accusés, Jean-Michel Bissonnet rigole.


"Je voulais coincer Jean-Michel Bissonnet"
"Vous comptiez venir devant la cour d'assises faire votre faux témoignage ?" questionne le président
"Non, dés le premier jour, pour moi, je voulais coincer Jean-Michel Bissonnet, j'avais pas l'intention de venir témoigner devant la cour d'assises".
"Pourquoi les choses ne se sont pas faites ?" poursuit le magistrat.
"Je devais faire une lettre à Me Catala (l'ancien avocat de JM Bissonnet NDLR) dans laquelle je devais dire que je connaissais les commanditaires".
"Il fallait aussi intégrer vos déclarations initiales de novembre 2008 ?"
"Oui, il avait tout organisé. Après j'ai été transféré à Perpignan et Bissonnet a voulu récupérer les lettres".
Prevel a remis les courriers aux policiers,qui les ont transmises au parquet général, provoquant l'arrêt du premier procès, début octobre 2010.


11 h 03 - Omar Bongo, fonds spéciaux, trafic de drogue
Le président et ses assesseurs lisent les lettres destinées à Laurent Fissot, l'intermédiaire, et saisies. Bissonnet se met dans la peau du faux témoin pour imaginer les réponses à donner aux questions, à toutes les questions. En lui précisant de ne pas être trop précis sur les dates, "on ne récite pas une leçon" et surtout en dressant un noir tableau du vicomte qu'il s'agit de faire accuser. Le "vieux" est taxé de "mythomane, sans foi ni loi" et il s'agit de dire qu'il a trempé dans les trafics de drogue, les trafics d'arme avec Omar Bongo et Bokassa ou encore qu'il a fait des missions spéciales pour l'Elysée. Tout est organisé dans le moindre détail, y compris comment la lettre de Prevel dénonçant les supposés commanditaires doit arriver dans les mains des avocats, puis dans la presse.


11 h 10 - l'audience est suspendue 20 minutes.


11 h 41 - Reprise des débats.
La cour poursuit la lecture des lettres écrites par Jean-Michel Bissonnet échafaudant la mise en cause du vicomte. C'est en quelque sorte le faux témoignage que doit livrer le détenu à la cour d'assises.


11 h 53 - "Le vieux n'a pas un sou et veut tuer Bernadette"
Dans ses écrits, Bissonnet, pense à tous les détails. Il répète le scénario : "le vieux n'a pas un sou, il veut tuer Bernadette. Belkacem a peur du vieux qui lui a dit qu'il était des services secrets et qu'il tuerait sa femme et ses enfants s'il parlait". Les lectures se poursuivent. Le président fait projeter une carte : la maison de d'Harcourt dessinée par JM Bissonnet.


12 h 07 - "Quand mes amis disent que ce scénario merdique ne peut venir de moi... Regarde comment je fais"
La phrase lue par l'assesseur, tirée d'une nouvelle lettre de Jean-Michel Bissonnet à Laurent Fissot, fait réagir la salle. L'accusé détaille toujours son plan et il écrit : "tu vois Lolo quand mes amis disent que ce scénario de merde ne peut pas venir de moi, regarde comment je fais".


12 h 22 - Un gros bras pour récupérer les documents
Sébastien Prevel est maintenant interrogé par les parties. Me Abratkiewicz, défenseur du frère de Bernadette Bissonnet, commence.
"Qui est Christophe Borg ?"
"C'est une personne venue en prison récupérer les lettres et documents, envoyée par Fissot et Bissonnet"
"C'est quelqu'un de gentil ?"
"Euh... Massif, condamné par les assises à 13 ans pour séquestration et violences... Je ne lui ai remis qu'une partie des documents".


12 h 43 - Un témoin sulfureux
Me Chalié, avocate des enfants Bissonnet, interroge Sébastien Prevel. Notamment sur ses histoires judiciaires.
"Vous avez eu une réduction de peine d'un an, pourquoi?"
"Pour une affaire de stupéfiants, j'ai collaboré avec la police".
"Et vous êtes mis en cause dans une histoire de téléphone portable introduit en prison?"
"J'ai mis en cause un gardien de prison".


12 h 52 : "ça a heurté votre conscience d'escroc ?"
L'avocat général Georges Gutierrez interroge Prevel :
"Pourquoi avez-vous gardé ces courriers ?"
"Je voulais me rattraper un petit peu par rapport à mes faux témoignages... Et Belkacem me paraissait faible, Bissonnet arrogant et manipulateur, il rigolait en prison, pleurait dans les bras des gens dés qu'il était extrait" répond Prevel.
De quoi faire ironiser le représentant de l'accusation : "si je comprends bien cette situation a heurté votre conscience d'escroc et vous avez donné ces courriers ?"
"Oui".


13 h 13 - Bissonnet va prendre la parole.


Suivez le procès en direct en cliquant sur ce lien.... http://www.midilibre.com/articles/2011/01/25/A-LA-UNE-Suivez-le-proces-Bissonnet-en-direct-1518309.php5

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