mardi 1 février 2011

On me jette en prison sur des certitudes qui n'en sont pas"

EN DIRECT - Après avoir étudié de près, hier, la personnalité d'Amaury d'Harcourt, la cour d'assises de l'Hérault se penche aujourd'hui sur le profil de Jean-Michel Bissonnet. L'époux de la victime, Bernadette, suspecté d'être le commanditaire de cet assassinat, va retracer sa vie avant le meurtre. Au cours de la journée, experts psychologues et psychiatres devraient également se succéder à la barre.


9 h - 9 h 40 - Début de l'audience
Le président de la cour, M. Mocaer, invite Jean-Michel Bissonnet à prendre la parole.
"Je voulais d'abord remercier mon frère qui, malade, est tout de même venu me soutenir", déclare Jean-Michel Bissonnet en prenant la parole. L'homme,
debout dans le box, retrace sa jeunesse. Né à Oran, il est devenu pensionnaire en France lors de la guerre d'Algérie.
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"Je suis retourné en Algérie en 1963-1964. Et fin 64, nous avons été obligés de quitter l'Algérie. Nous nous sommes réfugiés près de mon frère à Béziers. Scolarisé en Terminale, j'ai été atteint d'une jaunisse cette année-là."
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"Notre famille est issue du Loiret, nous y avions une maison. J'ai passé le bac en 1968. Je suis parti à Tours pour faire une première année de médecine."
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"C'est en 1965-1966 que j'ai connu Amaury d'Harcourt, nous avons sympathisé autour de la chasse."
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"J'ai fait une année de service militaire à Orléans. L'année suivante, j'ai travaillé chez Amaury. Je me suis occupé des sangliers pour alimenter un parc."
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Un ami qu'il avait en commun avec Amaury d'Harcourt lui avait suggérer de devenir visiteur médical.
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"C'est ainsi que j'ai rencontré ma femme. C'était ma première cliente. Ca a été le coup de foudre. Mais, je ne lui ai pas dit tout de suite." A l'époque, Jean-Michel Bissonnet habitait à Paris, Bernadette était à Montpellier. "On s'est mariés très vite. On a passé des moments formidables. En 1979, Bernadette voulait un enfant. C'était Florent", explique Jean-Michel Bissonnet, la voix tremblante. "On a élevé Florent, puis on a voulu un second enfant, et on a eu Marc."
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"C'était dur pour Bernadette avec la pharmacie. Alors, nous avions instauré un tour de garde pour les biberons de la nuit."
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"J'aidais beaucoup Bernadette à la pharmacie. Nous réalisions des préparations."
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"Bernadette me boostait. Quand ce n'était pas l'un, c'était l'autre. On était vraiment complémentaires." L'accusé retrace ses succès professionnels dont la création du réseau club, et la location de 40 bureaux place Vendôme, à Paris. "Ca a été un pari fou. L'année suivante, voyant que ça marchait très bien, j'ai loué sur le même principe le troisième étage de l'arche de la défense."
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"Bien sûr qu'on s'engueulait, comme tout le monde. En tout cas, pendant trente ans, on ne s'est jamais trompé."
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"Bernadette était un bout-en-train. Elle ne savait pas mentir. Elle faisait des gaffes parfois car elle disait ce qu'elle pensait. Moi, je suis soupe au lait. (...) Avec l'argent de la pharmacie (l'établissement a été vendu par le couple, NDLR), Bernadette a acheté une maison aux Etats-Unis."
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"C'était notre rêve de pouvoir rassembler la famille." Le couple a vendu la maison des Etats-Unis pour acquérir la maison de Castelnau-le-Lez.
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"Je serais complètement fou, malade, de faire tuer ma femme pour garder la maison. Aujourd'hui, je n'ai plus Bernadette."


9 h 45 - Le président M. Mocaer interroge l'accusé sur le financement de ses différents projets professionnels (création d'un centre d'archivage pour les entreprises, location de bureaux professionnels...). "Bernadette était engagée dans les projets immobiliers, sans qu'elle apporte de l'argent. Je ne voulais qu'elle prenne de risques."


"Du moment où elle a vendu sa pharmacie, elle aimait s'occuper. Je l'informais toujours de mes projets, on en parlait toujours. Elle préparait les factures pour le comptable. Son rôle, qu'elle s'était attribuée sans problème : elle faisait les chèques pour les fournisseurs..."


9 h 55 - M. Mocaer : "Et les voyages ?"
Jean-Michel Bissonnet : "J'ai compté. On en a fait 80 avec Bernadette. Indonésie, chine, Etats-Unis...."


10 h - M. Mocaer : "Parlez-nous du Rotary."
Jean-Michel Bissonnet : "Avant le Rotary, je faisais partie de l'association des dirigeants de France. De là, on m'a proposé de rentrer au Rotary et de créer un nouveau club. Le Rotary, c'est une association qui rassemble des professionnels. On s'entraide. Pour entrer, on est coopté. C'est assez sélectif.


10 h 05 - M. Mocaer : "Et votre état de santé ?"
Jean-Michel Bissonnet : "Je souffre de phlébite. J'ai demandé des vitamines et un médicament. Mais à la prison, on refuse de m'en donner. Et qui devait arriver arriva, j'ai eu une veine qui a éclaté." (...) "Contrairement à ce qu'on a dit, je ne suis pas riche à millions. Aujourd'hui, ce sont mes enfants qui me paient une partie des frais d'avocat."


10 h 10 - L'accusé met en cause ses conditions d'emprisonnement. "Déjà, le fait de me jeter en prison sur des certitudes qui n'en sont pas. (...) Je suis perdu dans ce monde, j'ai demandé à plusieurs reprises ma remise en liberté." Jean-Michel Bissonnet pointe du doigt le manque de propreté dans les prisons. (...)"On remplit les prisons de gens qui ne devraient pas y être, car la justice n'a pas le temps de les juger rapidement. Et puis, y a 20 % des prisonniers qui devraient être plutôt en asile psychiatrique."
Suivez le procès en direct en cliquant sur ce lien...


http://www.midilibre.com/articles/2011/02/01/A-LA-UNE-Zoom-sur-la-personnalite-de-Jean-Michel-Bissonnet-1523798.php5

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