C’est peut-être l’un des premiers braquages de la nouvelle génération des voyous Lyonnais, de ceux qui au fil des derniers mois défrayent la chronique et suscitent de multiples interprétations sociologiques. Ces enfants des cités de la deuxième génération d’immigrés qui misent tout sur l’effet de surprise et n’hésitent pas à aller à la confrontation avec les flics.
Une préparation à minima et une grande détermination à rafler le maximum en un minimum de temps. Car lorsque ce 24 juin 2006 Kamel Boudra et Younès Fedlaoui pénètrent dans l’hypermarché Carrefour des Sept-Chemins à Vaulx-en-Velin, ils sont porteurs d’armes de gros calibre et de la clef du sas qui mène à la salle des coffres.
Un sésame monnayé auprès du chef de la sécurité Saïd Saleh lequel aujourd’hui regrette son « coup de folie » en pensant qu’il ne devait s’agir « que d’un cambriolage ». Pourtant les deux malfaiteurs sont vite identifiés à leurs vêtements superposés lorsqu’on est en été. Une erreur que n’auraient pas commise leurs aînés soucieux des préparatifs. Là il faut taper fort et vite, la suite le montrera. Fedlaoui n’est plus là. Il a été tué d’un coup feu tiré par un policier à la suite d’une course-poursuite folle dans les rues de Villeurbanne. Mais Boudra a eu sans doute le même parcours. Une enfance chaotique au mas du Taureau et un long périple d’actes de délinquance le faisant valser entre des séjours en prison et d’autres en intérim. Un casier judiciaire qui loin d’être celui d’un Caïd pouvait être annonciateur de faits éminemment plus graves.
Même cursus pour Saïd Himidi, le Comorien à l’accent marseillais que l’accusation présente comme l’instigateur de l’opération, et qu’hier l’agent de sécurité indélicat a désigné comme le récipendiaire des clefs. Un Himidi qui a pris la fuite de Vaulx-en-Velin au lendemain pour entamer une belle cavale mais qui clame son innocence : « La rumeur dans le quartier me désignait alors oui j’ai fui ».
Un Himidi qui peut aussi compter sur Boudra pour l’exonérer de toute participation : « Je ne le connais pas et je ne dirai pas le nom de l’homme qui nous a proposé l’affaire. J’ai trop peur des représailles ».
Surtout décidé à tirer un trait sur la « connerie de sa vie », Saleh, libre sous contrôle judiciaire veut quant à lui gommer ce moment d’égarement. Si Fedlaoui et Boudra sont repartis bredouilles de leur expédition devant leur rapporter 200 000 euros, la suite a montré que face au dispositif policier dont ils étaient informés il n’était pas question pour eux de se rendre ne serait qu’à l’évidence : leur plan était foireux
http://www.leprogres.fr/loire/2011/03/22/assises-du-rhone-carrefour-de-vaulx-en-velin-le-plan-foireux
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