jeudi 31 mars 2011

Elle avait tué son mari à coups de hache: 6 ans de prison

Il est 21 h 26. Dans la salle de la cour d’assises du palais de justice de Grenoble, la cloche retentit. Le jury et la cour entrent, six petites minutes après l’ouverture de la salle par les policiers de l’escorte.
Ces six minutes, ce sont probablement les plus longues de la vie de cette quadragénaire, femme de ménage, qui comparaît depuis lundi devant la cour d’assises d’appel de Grenoble pour l’assassinat de son mari en août 2005 dans la Drôme.
Six minutes. Trois cent soixante secondes pendant lesquelles, mains jointes comme pour une prière, cette mère de famille attend, assise à côté d’une collaboratrice de son avocat. Ses fines lunettes ne masquent pas les yeux rougis avec lesquels elle fixe ses enfants sur le banc des parties civiles. Eux aussi, ont du mal à cacher leur angoisse. Le plus jeune se lève, va vers sa mère et l’étreint. Elle l’embrasse, lui chuchote à l’oreille quelque chose. Six minutes, pour se rappeler peut-être ce funeste soir du 14 août 2005 lorsqu’elle a drogué, puis tué à coups de hache et masse son mari en compagnie de deux de ses filles.

Le chef de famille se comportait en tyran

Quelques heures plus tôt, au terme de trois jours d’audience, l’avocat général Baillet a requis contre cette mère de famille une peine de « dix années de prison dont trois assorties de sursis », pour assassinat. L’avocat de la quadragénaire, Me Fort, a plaidé juste après, demandant la clémence de la cour, insistant sur le fait que la préméditation ne tenait pas et que le chef de famille se comportait en tyran.
Six minutes. La tension est palpable. La peur aussi. Peur d’une condamnation qui soit plus lourde que les six années prononcées en 2009 par la cour d’assises de Valence. Peur que cette mère de famille retourne en prison.
La cloche retentit. La salle se lève. La cour et le jury prennent place. L’accusée souffle profondément comme pour demander à son cœur de ne pas s’emballer. Le président Dubois lui demande de se lever et énonce le verdict.
Acquittée de l’assassinat, elle est condamnée pour meurtre à six ans de prison, sans mandat de dépôt. La séance est levée. Des flots de larmes, les siennes et celles de ses enfants s’écoulent alors. Mais ce sont des larmes de joie.
http://www.ledauphine.com/drome/2011/03/30/la-quadragenaire-condamnee-a-6-ans-de-prison-pour-meurtre

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