lundi 28 mars 2011

Fin 2007, John Szablewski a-t-il tué Laurence Maille avant de l'enterrer ?

ASSISES DU PAS-DE-CALAIS |
Après presque quatre années d'une instruction riche en rebondissements, John Szablewski, un Lensois de 32 ans, a rendez-vous devant la cour d'assises du Pas-de-Calais, de demain à vendredi. Les jurés devront dire si l'accusé a étranglé Laurence Maille, sa compagne de 36 ans, avant de l'enterrer dans le bois de Vimy, fin 2007. Les débats s'annoncent animés tant la personnalité de l'accusé est décriée.

Nuit du 4 au 5 décembre 2007, 2 h 15. Après de longues heures de garde à vue, John Szablewski craque. Accompagné d'une vingtaine de personnes, parmi lesquelles la juge d'instruction, il s'engouffre dans le bois de Vimy. Tout le monde est là pour déterrer le corps d'une employée de la Sécurité sociale de Lens, Laurence Maille, 36 ans. Sordide épilogue d'une disparition inexpliquée.
Tout débute le 28 novembre lorsque John Szablewski signale à la gendarmerie la disparition de sa concubine, avec laquelle il réside à Farbus, entre Arras et Lens. Il affirme qu'elle n'a plus donné signe de vie depuis qu'elle est partie en promenade avec son chien. Il contacte les médias pour faire part de son inquiétude, imprime et affiche des avis de recherches, aidé par les collègues de Laurence Maille. Mais après plusieurs heures d'investigations, les enquêteurs tiquent. Le chien est retrouvé à Bois-Bernard, trop propre pour un animal ayant parcouru 10 km. L'image du couple heureux renvoyée par le concubin se fissure, au gré des témoignages et au vu des comptes bancaires. Il ne paie plus ses loyers depuis six mois, alors que John Szablewski continue de mener grand train. L'étau se resserre quand les techniciens d'investigation criminelle découvrent des taches de sang dans la chambre, grâce à un procédé chimique. Le concubin est mis en examen. Jusqu'à la macabre découverte du bois de Vimy... Depuis, on nage en plein mauvais polar. Le suspect a livré plusieurs versions, incohérentes et romancées. D'abord, il affirme avoir enterré Laurence Maille après qu'il l'a découverte pendue au pied du lit. Version démontée par l'autopsie. Puis l'homme, « sujet peu mature au fonctionnement égocentrique et narcissique », selon l'expertise psychiatrique, oriente ses soupçons sur l'ancien mari. Son avocate et la juge reçoivent alors des courriers anonymes le disculpant. Papier et crayon ayant servi à rédiger ces lettres sont finalement retrouvés dans sa cellule... Enfin, il livre une ultime version à laquelle il s'accroche depuis. Un matin, il aurait été accueilli par trois hommes armés, envoyés par un certain Marcello pour lui voler un logiciel. Ils seraient tombés sur Laurence Maille, l'auraient tuée et contraint son compagnon à l'enterrer.
Ces revirements laissent craindre le pire pour Marianne Bleitrach, qui représente les parents de la victime : « Ils veulent connaître la vérité sur la mort de leur fille unique mais je crains qu'ils ne la connaissent jamais. C'est le roi des menteurs ! Il me rappelle David Hotyat (1) . » De son côté, Julie Gorny, l'avocate de John Szablewski, s'attend à un procès difficile : « Nous sommes conscients que l'apparence du dossier et son apparence à lui ne plaident pas en sa faveur. Mais lui continue de dire qu'il aimait Laurence Maille et n'avait aucune raison de lui faire du mal. »
1. Condamné pour l'assassinat de la famille Flactif, au Grand-Bornand, en 2003.
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/03/28/article_fin-2007-john-szablewski-a-t-il-tue-laur.shtml

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