20 ans de prison aux tortionnaires de Yohann Le Roy

18h, hier, cour d'assises des Côtes-d'Armor. La présidente vient de rendre le verdict après une semaine de procès. Condamné à 20 ans de réclusion criminelle et encadré par deux gendarmes, Michaël Djaamat se dirige vers son avocate Me Blot. Comme depuis lundi, son visage reste impassible. «Fallait s'y attendre. Même si ce n'est pas moi qui ai arraché les dents», lance-t-il à son conseil, qui l'a décrit comme quelqu'un de «suicidaire», victime «d'hallucinations». Quelques instants plus tôt, l'un des trois meurtriers de YohannLeRoy a été déclaré coupable «d'actes de torture et de barbarie et de violences volontaires, en réunion, ayant entraîné la mort sans intention de la donner».

Steven Thoraval, le seul à regretter

Les violences volontaires? Trois heures de calvaire, de coups de pied, de poing, de chaîne métallique, de manche de marteau, de lattes en bois, infligés à YohannLeRoy, 27 ans, dans un appartement du centre-ville de Paimpol, le 16octobre 2008. Les actes de torture et de barbarie? Trois dents arrachées avec une pince multiprise durant la même soirée. Ce soir-là, Michaël Djaamat, 42ans, n'était pas seul. Mais accompagné de Steven Thoraval, 24 ans, et Christian Lescornec, 46ans. Ce dernier - décrit comme «un manipulateur et un menteur» par l'avocat général Mathieu Saunier-Dufour - a, lui aussi, été condamné à vingt années de réclusion criminelle. Seule différence, avec Michaël Djaamat, il a été reconnu coupable de «complicité d'acte de torture ou de barbarie». Le dernier accusé, Steven Thoraval s'en sort mieux. Alors que l'avocat général avait réclamé une peine de seize ans de prison, la cour le condamne à douze ans de réclusion criminelle. Le concernant, les actes de torture et de barbarie ont été écartés, tout comme la complicité. «Au fond du trou au moment des faits», selon son avocat MeTabard; s'étant retrouvé «au mauvais endroit, au mauvais moment», d'après son conseil; le plus jeune des trois accusés aura aussi été le seul à prononcer quelques mots de regrets au cours des cinq jours d'audience: «Je n'ai pas voulu tout ça».        
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