vendredi 1 avril 2011

Affaire Bamberski: Krombach nie le meurtre de l'enfant

La mère de Kalinka Bamberski, ex-épouse de Dieter Krombach jugé par les assises de Paris pour le meurtre de l'adolescente en 1982, a dit jeudi à la cour combien elle espérait la vérité: «ça fait vingt ans que ça dure, maintenant il faut qu'on sache».«Je suis venue ici pour avoir la vérité, pour qu'il (Dieter Krombach, ndlr) dise ce qu'il s'est passé. S'il est coupable, il faut qu'il paie», a déclaré Danielle Gonnin, entendue pour la première fois par la cour.Pendant longtemps, reconnaît-elle, elle n'a pas cru à la culpabilité de Dieter Krombach avec lequel elle a vécu de 1977 à 1984: «je ne suis pas partie parce que j'avais des doutes sur la mort de ma fille. Pendant 28 ans, je n'ai jamais pensé qu'il était coupable de sa mort».Les choses ont changé lorsqu'en mars 2010, elle a fini par se constituer partie-civile dans la procédure judiciaire française et a découvert toutes les pièces du dossier. «Maintenant, avec tout ce que j'ai lu, avec les rapports médicaux, j'ai lu tout ça et ça m'a chamboulée», reconnaît cette femme de 66 ans qui vit dans la région de Toulouse.A la différence de Mme Gonnin, André Bamberski, le père de Kalinka, a rapidement été persuadé que Dieter Krombach a tué l'adolescente de 14 ans après l'avoir violée. Il a traqué le médecin allemand durant près de 30 ans pour
obtenir qu'il soit jugé.Danielle Gonnin s'est toujours tenue en retrait du combat de son premier mari, qu'elle avait quitté en 1976 pour vivre avec Dieter Krombach en Allemagne, où ses deux enfants l'ont ensuite rejointe.Aujourd'hui, elle dit «ne plus reconnaître» dans le box des accusés le
séduisant cardiologue qu'elle a aimé mais quitté en raison de ses trop nombreuses infidélités. «Je ne reconnais plus ni son regard, ni sa façon d'être».

Edition papier du 31 mars
« le jour est venu », avait lancé, mardi, lors de l’ouverture du procès, l’avocat de la mère de Kalinka, ex-femme de Bamberski puis de Krombach. Le jour est effectivement venu pour le médecin allemand de répondre de ses actes : les exceptions de nullité soulevées par la défense ont en effet été rejetées hier matin et le procès de ce septuagénaire, accusé d’avoir tué en 1982 Kalinka Bamberski, sa belle-fille, par une injection, va donc se tenir.
Les avocats de Krombach avaient avancé que selon le principe de droit « non bis in idem » (on ne peut être jugé deux fois pour les mêmes actes), leur client ne pouvait comparaître devant la cour d’assises de Paris, la justice allemande l’ayant blanchi.
Les magistrats ont estimé que les autorités d’Outre-Rhin avaient certes classé plusieurs fois l’affaire mais ont relevé surtout qu’elles n’avaient pas « jugé « Krombach. Or, il faut justifier avoir été jugé de façon définitive pour ne pas pouvoir être rejugé pour les mêmes faits. « La dernière décision allemande, prononcée en 1987 par le tribunal supérieur régional de Munich, ne met pas fin à l’action publique », soulignent les juges pour lesquels par ailleurs l’enlèvement dont a été victime Krombach, livré par André Bamberski à la justice française, n’est pas de nature à faire obstruction à son passage devant les assises.
« On a interdit aux témoins allemands de venir »
André Bamberski n’a pas caché sa satisfaction : « Je suis plus rasséréné qu’hier matin. Le procès va se tenir, nous avons des preuves imparables et je suis certain qu’il va être condamné. Ce que je regrette, c’est l’absence de nombreux témoins. Ce sont des gens que la justice allemande n’a jamais voulu entendre. Les autorités judiciaires et politiques allemandes ont interdit à leurs ressortissants de venir »
Les avocats du praticien, eux, ont évidemment hurlé au loup. « Bamberski a donc pu aller chercher Krombach de façon criminelle ! », fait remarquer Me Ohayon. « Mais attention ! Le procès va se tenir et si Dieter Krombach est acquitté, si Bamberski a enlevé un innocent, il ira en prison. Notre client va continuer à se battre… »
Le père de Kalinka, qui craignait que Krombach ne se décide à boycotter les audiences, a vite été rassuré. Krombach est toujours dans le box, plus combatif que jamais. Réclamant un stylo et un carnet pour prendre des notes. Réclamant la parole pour la première fois : « Je veux que vous sachiez que je ne suis pas coupable. Je n’ai pas tué Kalinka, je ne l’ai pas violée ».
Décès suspect de sa première femme
Dans la foulée, alors que plusieurs experts viennent décrire l’état de santé du médecin, ce dernier, qui assure avoir fait quatre infarctus conteste le rapport du cardiologue qui l’a examiné et n’a relevé « aucune séquelle décelable. « On dit que je suis un menteur », reprend Krombach. « Mon dernier infarctus, c’était il y a deux ans. J’ai même été hospitalisé ». « Dans quel hôpital ? », lui demande Xavière Siméoni, la présidente. « Je ne sais plus… »
L’horizon de Krombach s’est considérablement assombri en fin d’après-midi. A la barre notamment, le frère de Monica, la première femme de Krombach, épousée alors qu’elle avait 18 ans. Le témoin décrit un homme arrogant, violent. « Il frappait Monica, j’ai même appris qu’il l’avait violée. D’après ma mère, ma sœur est morte suite à des injections, des piqûres de vitamines. Krombach lui a retiré son alliance sur son lit de mort, devant nous ». Monica, qui a donné deux enfants à Krombach, est décédée à 24 ans. Elle était en bonne santé, envisageait juste de quitter le médecin allemand…
http://www.estrepublicain.fr/fr/lorraine/info/4855865-Meutre-de-kalinka-sa-maman-veut-savoir

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