Moment fort au procès de l’évasion de Payet, quand l’un des seconds couteaux dénonce les pratiques du milieu.
Cette mentalité du banditisme, ça vaut rien du tout. Je la leur laisse, leur gloire de voyou ! Ça vaut pas un franc ! Ils ont un ego surdimensionné, mais ils ont le quotient intellectuel d’un gnou. » A la barre de la cour d’assises d’Aix-en-Provence, Mourad Bounaghla, 36 ans, parle d’une voix forte, en fixant du regard le box où Alain Armato, 51 ans, dont 20 passés en taule, comparaît détenu. « Enc...», répond ce dernier, les yeux brillant de haine.
Derrière, Pascal Payet fronce les sourcils. Avec ses copains d’enfance de la cité de la Cayolle, un quartier sensible de Marseille, Mourad a été approché en juin 2007 par l’organisateur
de l’évasion de Payet : Armato, qui n’avait pas un sou, leur a fait miroiter 150 000 € à chacun pour détourner l’hélicoptère, et « arracher » ce récidiviste de la belle de sa prison de Grasse.
« C’est en garde à vue qu’on voit les hommes d’honneur »
Mourad Bounaghla
« Pour eux, on était des gens à sacrifier », poursuit Mourad. « A cette époque, je sortais de prison, je baignais dans un océan de connerie. Eux, ils viennent recruter des gens qui sont en état de faiblesse. » Mourad, qui comparaît libre pour association de malfaiteurs, connaît par cœur l’univers du banditisme des cités. L’un de ses frères purge une peine de 25 ans, pour une attaque de fourgon blindé. « Je vis dans ce monde-là, je lis dans ces gens comme dans un livre ouvert. »
Mais il est très vite frappé par le degré d’impréparation de l’opération proposée alors par Armato : « Ce type, c’est le Bourvil du grand banditisme français. Aller braquer l’hélicoptère sans cagoule, avec une voiture en règle, alors qu’il y a des caméras ? Il aurait plus manqué que je donne mon passeport ! Dans ce monde-là, le but, c’est pas de commettre une action. N’importe qui peut entrer dans une banque avec une arme, et crier. Le but, c’est de ne pas payer le coût. »
Autre raison à son refus : « A la Cayolle, il n’y avait pas une personne entre 14 et 75 ans qui n’était pas au courant du projet. Dans ces affaires-là, il faut un culte du secret. Ma famille m’a dit : Mourad, tu vas aller arracher un type que tu connais pas, alors que tu ne le fais pas pour ton propre frère ? » La veille du jour prévu, Mourad et trois autres hommes recrutés par Armato refusent le coup.
L’évasion se fera avec d’autres, quinze jours plus tard. En septembre, Payet est repris, et toute la bande est arrêtée. « A l’Evêché (le commissariat de Marseille, NDLR), pendant trois jours, je nie tout en bloc, je lâche rien. » Les autres sont plus bavards : Mourad est dénoncé par trois des membres du commando.
« Là, il y a le monde qui s’effondre autour de moi. Tous ces types disent être des hommes d’honneur, mais c’est en garde à vue qu’on voit les hommes d’honneur. Ils parlent d’amitié, mais dans ce monde-là, les amis d’aujourd’hui sont les ennemis de demain. J’ai vu des amis de 25 ans se faire amener sur un parking pour s’y faire tuer. »
Mourad le reconnaît : « Ce jour-là, c’est le plus grand service qu’on m’ait rendu. J’ai compris que ma place n’était plus là. » Aujourd’hui, il a créé une entreprise à Aix et encadre plusieurs employés. « Le vrai courage, c’est de se lever pour aller travailler tous les matins. Il faut du courage, aussi, pour leur dire non à ces gens-là. J’ai fini de leur répondre. Ils savent ce que je pense d’eux. » http://www.midilibre.com/articles/2011/04/02/A-LA-UNE-Un-Marseillais-brise-l-omerta-du-banditisme-1580136.php5
5 commentaires:
Le milieu n'est pas un long fleuve tranquille.
non pas tranquille du tout un jour ou l'autre ont paie toujours l'addition
Les voyou sa veut strictement rien dire...tristement c'est bandits "d'honneur" mettent un point d'honneur... a manipulè les jeunes de citè et les envoie en pature sans aucun scrupule. Ensuite ils mèdisent sur eux et font leur boulot de sappe. Eux en ont que faire de vos stratageme puisqu' en bas de leur your ils brassent des millions d'euro...occuper vous de votre milieu de pacotille et ouste on vous laisse vos principe d'un jour et caches que c'est jeune vous observent de loin arriver avec vos bottes de Sept lieu.
jaime mon pere parce qu'il a reussit a se detacher de ce milieu
RESPECT pour mourad qui leur a dis en face ce qui pensais et peux tirer sa reverence la tête haute...
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