mercredi 6 avril 2011

Assises du Cher : les derniers instants de la jeune Linda

Devant les assises, Jean-Pierre Peuron a reconnu, hier, être responsable de la mort de la fille son ancienne compagne. Mais, ivre le soir des faits, il assure ne pas en voir eu l'intention.
Linda Balghouti avait une maladie génétique. Une agénésie du corps calleux. Âgée de vingt-deux ans, elle présentait une maturité d'un enfant de dix ou douze ans.

Hier, la cour d'assises a tenté de comprendre les circonstances de sa mort dans la nuit du 23 au 24 janvier 2009, après quatre jours de coma. Un exercice difficile tant les récits divergent. D'un côté, Jean-Yves Peuron, renvoyé devant les assises pour homicide. De l'autre, son ancienne compagne, Catherine*, partie civile.
Coups. Catherine a raconté, hier, la soirée du 19 janvier, à Allogny, où sa fille a été frappée par Jean-Yves Peuron. « Je l'ai vu donner des coups de pieds et de poings. Linda criait, pleurait, essayait de se réfugier vers moi, mais je ne pouvais rien faire, il avait trop de force. Il se trouvait dans une rage folle, était hors de lui. »
Jean-Yves, qui avait fait de la boxe, s'est contenté de dire, hier, avoir simplement mis trois claques. Une version remise en cause par la médecine légale. Plusieurs hématomes ont été constatés à trois endroits du visage, causés au moins par des coups de poing, selon le docteur berruyer René Durand. Les chaussures de sécurité que portait Jean-Yves Peuron, et retrouvées tâchées de sang, pourraient expliquer la violence des coups. Mais les experts ne sont pas formels.
Alcool. Comme souvent dans sa vie, Jean-Yves avait trop bu cette journée-là. 2,18 grammes d'alcool par litre de sang, prélevé durant sa garde à vue.
Au cours de l'enquête, Catherine a livré la genèse de la soirée. Selon elle, Jean-Yves a pris à partie Linda, l'a insultée et l'a traitée de fainéante pour ne pas avoir débarassé la table. Il l'aurait ensuite attrapée par les cheveux et l'aurait tirée jusqu'à sa chambre en la traitant de « démon, satan, fille de bougnoule ».
Il se serait ensuite armé d'un couteau et aurait menacé les deux femmes. Avec deux poignets dans le plâtre ? Jean-Yves en aurait cassé un ?, Catherine n'a pas pu s'interposer au moment où il a frappé Linda.
Raison. Linda, cette frêle femme, d'1,59 mètre pour cinquante-trois kilos, semblait être le souci du couple, qui venait de s'installer dans le Cher, après s'être rencontrés six mois auparavant à Nice.
Si d'un côté Jean-Yves Peuron affirme qu'il aimait la fille de sa compagne et qu'il voulait l'adopter, il militait auprès de Catherine pour qu'elle soit placée dans un établissement spécialisé.
En garde à vue, il avait expliqué « avoir pété un câble ». Selon lui, Linda était une « emmerdeuse », une « jalouse », qu'elle « pissait partout » et que sa patience « avait des limites ».
La cour d'assises rend son verdict aujourd'hui.
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