mardi 12 avril 2011

Condamné à huit ans de prison pour viols

Didier Devaux, âgé de 54 ans a été condamné hier à huit ans d'emprisonnement pour des viols commis à Chauny. Il a été conduit hier soir en prison.
JUSQU'AU bout, la fébrilité a régné dans chaque camp. Tant le verdict, rendu hier soir, après trois jours de débats, était marqué d'incertitude. A cet instant, les teints sont blêmes, marqués par ce long et intense combat pour la vérité. C'est le choc entre l'intime conviction et le doute.
Pour l'accusation, Didier Devaux est bien coupable de viols et de violences commis en qualité de beau-père sur la fille de sa compagne, de 2003 à 2005 à Chauny. La victime est alors âgée de quatorze ans et se confie la première fois à une amie du même âge. Cette scène se déroule lors d'une fugue qui l'a amenée chez sa sœur à Agen en août 2005.Pour elle, les adultes représentent le danger. D'ailleurs, jamais sa mère ne lui a apporté le moindre secours. Avec son enfant, elle dialogue avec ses poings. Ses baisers, ce sont des gifles. Mais, inexplicablement, jamais la justice n'y attache beaucoup d'importance.
Face à celui qu'elle désigne comme son bourreau principal, la jeune fille, âgée de vingt-deux ans, présente lors de l'intégralité des débats, s'accroche à un petit document dans lequel elle puise toute sa force. C'est la photo de son fils, une figure ronde de bébé, la promesse d'un nouveau départ dans la vie.
Mme Leroy, avocate générale, représentant la société, ne doute pas de sa détresse et de sa souffrance. « Les faits sont bien réels. Il y a un faisceau d'indices énormes. Des témoignages objectifs évoquent également des viols sur deux autres femmes ».


Une adolescente bafouée
Me Bouchaillou, avocat de la partie civile, décrit également le calvaire enduré par la victime marquée par cinq ans de procédure. « Celui qui a crevé son innocence, c'est Didier Devaux. C'est une adolescente bafouée, salie, humiliée, souillée, devenue une jeune mère de famille courage ».
Chargé de la défense, Me Herman s'attache aux symboles. Il obtient ainsi le déplacement de l'escorte policière encadrant son client tant que la cour ne s'est pas prononcée. Didier Devaux est jugé libre jusqu'au bout.
Son défenseur plaide l'acquittement en se présentant comme un avocat en colère. Il insiste en agitant de la main un dossier vide « On n'est pas chez les Thénardier, chez les Misérables. J'attends des preuves. Il ne s'est rien passé. Si une victime a besoin de convaincre, c'est qu'elle n'est pas convaincue ».
Mais la représentante de la société se montre implacable et convaincante. Elle requiert une peine de huit ans d'emprisonnement contre celui qu'elle dépeint comme « violent, menteur et alcoolique ».
La nuque appuyée sur le dossier de sa chaise, Didier Devaux secoue son large visage d'un air navré pour manifester son innocence. Il est finalement condamné à huit ans d'emprisonnement pour viols et acquitté pour des violences après un délibéré de plus de trois heures. Conduit en prison, il ne semble pas surpris de son sort et ne manifeste aucune contrariété.

http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/assises-condamne-a-huit-ans-de-prison-pour-viols

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