mardi 12 avril 2011

Un an de prison pour l'agresseur d'un médecin aux Moulins

Un patient énervé avait fracturé le nez du praticien des Moulins, jeudi dernier. La victime raconte, l'auteur des coups a été condamné à un an de prison par le tribunal correctionnel.
« Je suis intervenu chez lui à la demande d'une personne de sa famille, en vue d'une hospitalisation. Toute la consultation a été cordiale. Normale. Il m'a serré la main à la fin. Je suis sorti, j'ai rejoint mon véhicule. Et là, ce même patient est arrivé, très énervé. Il s'est approché du siège conducteur et m'a frappé au visage. J'ai démarré et je suis allé porter plainte au commissariat de Saint-Augustin. Puis, les pompiers m'ont conduit aux urgences... »
Diagnostic : une fracture des os propres du nez, un cocard à l'oeil gauche et 6 jours d'ITT (incapacité totale de travail). Ironie de l'histoire : l'auteur de ce récit, Laurent (1), est lui-même médecin. Un praticien âgé de 30 ans, qui vient d'ouvrir son cabinet voilà trois mois. Laurent officiait pour le compte de SOS Médecins quand il a été violemment agressé par un patient, jeudi matin, dans le quartier des Moulins.
Hier, Laurent a retrouvé son agresseur. Au palais de justice, devant la 7e chambre correctionnelle.
Interpellé peu après les faits, Adrien M'Bayi, 23 ans, en état de récidive légale, a écopé d'un an de prison ferme, selon le souhait du procureur Jean-Yves Lourgouilloux. Son sursis pour l'une des douze condamnations qu'il traînait derrière lui a, en outre, été révoqué.
Le tribunal présidé par Bernadette Rivière-Caston l'a donc condamné à quatre mois supplémentaires.
« Je garde la foi »
« L'incompréhension. » Telle aura été la ligne de défense d'Adrien M'Bayi, assisté de Me Patricia Cohen. C'est à la suite d'un malentendu que le patient s'en est pris au médecin. Quiproquo désormais dissipé. « Il a bien compris que j'étais là pour l'aider », constatera Laurent au sortir de l'audience.
Restent les faits, « heureusement rares », dixit la victime et son conseil, Me Adrien Mignone.
Des faits forcément choquants qui ont conduit le Conseil de l'ordre des médecins, représenté par Me Aurélie Vincent, à se constituer partie civile.
Et à obtenir en dédommagement l'euro symbolique demandé. Laurent, quant à lui, va subir de nouveaux examens en vue d'une possible opération. Diplômé depuis deux ans et demi, il n'avait « jamais été agressé. Ça arrive un peu tôt », sourit-il.
Mais son témoignage se veut résolument positif. « Je garde la foi. Je ne reculerai pas à cause d'une extrême minorité. Je continuerai à exercer mon métier comme je le fais, avec des rencontres admirables dans 99 % des cas. Surtout dans les quartiers sensibles, car c'est là qu'on se sent le plus utile. »

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