L'adjudant-chef n'a pas agi seul. L'armée a couvert d'autres gradés. S'appuyant sur une contre-enquête qui vient d'être publiée, des familles de disparus demandent à la justice de rouvrir le dossier. Parmi elles, Dominique Dubois, la soeur de Patrick Dubois, de Trith-Saint-Léger (Valenciennois), le premier des huit « disparus de Mourmelon », entre 1980 et 1987.
On pensait que la mort de Pierre Chanal, en octobre 2003, avait signé l'épilogue d'un fiasco judiciaire. Le militaire s'était donné la mort lors de son procès, laissant huit familles sans réponse. Déjà condamné pour viol et séquestration en 1990, il était poursuivi pour l'assassinat des trois derniers disparus de Mourmelon : Patrice Denis, Patrick Gache et Trevor O'Keefe. Faute d'éléments, la justice avait ordonné un non-lieu pour la disparition des cinq précédents, dont Patrick Dubois.
L'adjudant-chef, un bouc émissaire commode pour la « grande muette » ? Dominique Dubois, la soeur de Patrick, veut y croire : « Il nous faut des témoignages valables de personnes qui ont fait leur service à Mourmelon et qui auraient subi des sévices d'autres gradés. C'est notre dernière chance. » Le 1er janvier 1980, Patrick, 19 ans, avait pris le train en gare de Trith pour rejoindre le 4e régiment de dragons de Mourmelon-le-Grand (au sud-est de Reims). Il n'est jamais revenu.
Il y a quelques jours, les familles de sept disparus du « triangle maudit » se sont réunies à Reims autour d'avocats, selon le quotidien L'Union. « Chanal n'était sans doute pas seul et, vu l'ambiance à Mourmelon, l'institution militaire devait être au courant », plaide Me Guy Paris. Défenseur des victimes du syndrome de la guerre du Golfe (Avigolfe), l'avocat parisien est un spécialiste des dossiers qui impliquent l'armée. Avec Me Jérôme Crépin, d'Amiens, il est « sur le point de demander la réouverture du dossier sur charges nouvelles ». Chanal est mort depuis huit ans. Il reste deux ans pour rouvrir l'enquête. Sinon, la vérité sera définitivement enterrée.
1. Ed. Jacob-Duvernet, 190 pages, 19,90 €.
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/04/04/article_disparus-de-mourmelon-huit-ans-apres-la.shtml
« Dernière chance »
Les proches avaient obtenu la condamnation de l'État pour faute lourde, en 2005. Depuis, on pensait l'affaire classée. Elle pourrait connaître de nouveaux rebondissements avec la sortie, début mars, d'une contre-enquête, Les Disparus de Mourmelon, tout n'a pas été dit(1). Le journaliste Éric Bellahouel a recueilli des témoignages d'ex-appelés qui auraient assisté à des viols, à des « chasses à l'homme qui dérapent ». Et liste, en marge des huit disparitions « officielles », 21 inexpliquées. « Les enquêteurs m'ont confirmé que Chanal n'était pas le seul prédateur parmi les militaires », insiste l'auteur qui dit avoir rencontré un témoin à qui Chanal se serait confié. Mais qui ne veut pas apparaître par peur... sauf si la justice l'y oblige.L'adjudant-chef, un bouc émissaire commode pour la « grande muette » ? Dominique Dubois, la soeur de Patrick, veut y croire : « Il nous faut des témoignages valables de personnes qui ont fait leur service à Mourmelon et qui auraient subi des sévices d'autres gradés. C'est notre dernière chance. » Le 1er janvier 1980, Patrick, 19 ans, avait pris le train en gare de Trith pour rejoindre le 4e régiment de dragons de Mourmelon-le-Grand (au sud-est de Reims). Il n'est jamais revenu.
Il y a quelques jours, les familles de sept disparus du « triangle maudit » se sont réunies à Reims autour d'avocats, selon le quotidien L'Union. « Chanal n'était sans doute pas seul et, vu l'ambiance à Mourmelon, l'institution militaire devait être au courant », plaide Me Guy Paris. Défenseur des victimes du syndrome de la guerre du Golfe (Avigolfe), l'avocat parisien est un spécialiste des dossiers qui impliquent l'armée. Avec Me Jérôme Crépin, d'Amiens, il est « sur le point de demander la réouverture du dossier sur charges nouvelles ». Chanal est mort depuis huit ans. Il reste deux ans pour rouvrir l'enquête. Sinon, la vérité sera définitivement enterrée.
1. Ed. Jacob-Duvernet, 190 pages, 19,90 €.
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/04/04/article_disparus-de-mourmelon-huit-ans-apres-la.shtml
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire