Tout de suite la question a jailli des lèvres du président Alain Birgy : « « Est-ce que vous lui envoyiez des mots doux ? » La réponse a été immédiate : « Non ! »
Elle émanait de la bouche de Fernand F., un petit homme de 68 ans prévenu de : harcèlement moral, dégradation des conditions de travail pouvant porter atteinte aux droits, à la dignité, à la santé ou à l'avenir professionnel d'autrui. Des faits qui auraient été commis au sein d'une entreprise commerciale du 1 er novembre 2008 au 14 octobre 2010 à Caylus.
Il est vrai que, hier après-midi à l'audience, Fernand F.,à propos de ses relations ambiguës avec son employée qui le poursuivait en justice a eu des phrases qui l'ont notablement desservi. Comme celle-ci par exemple : « Je l'aimais pour son cœur mais pas pour ses fesses ». Et de rajouter : « Elle était très provocatrice à mon égard, moi je la considérais un peu comme ma fille ». Une fille qui aurait, tout de même, déposé plainte contre son (pseudo) père…
Billets doux et appels téléphoniques
Dans le dossier, l'envoi de billets doux et autres appels téléphoniques sont relevés à différentes reprises mais à part une lettre dûment revendiquée et des appels « pour le travail », Fernand F. ne reconnaît pas ces courriers qui lui font dire : « Je n'écris pas, je fais trop de fautes ».Partie civile pour le compte de l'employée, Me Laure Berges dénonçait « des faits accablants qui font que la vie de ma cliente a été détruite par le comportement de son patron Quand elle a quitté son emploi, elle n'en pouvait plus, elle était véritablement au bout. On lui a prescrit un arrêt de travail qui dure encore. Elle a été obligée de quitter Caylus, c'était obsessionnel, son patron la suivait, il a essayé de la détruire sur le plan familial également. C'est un dossier pitoyable sur fond de vulgarité extrême ». Et de réclamer pour le préjudice moral de sa cliente 10 000 € de dommages et intérêts.De son côté la vice-procureur, Nadège Cula mettait en avant « le poids du dossier et les témoignages qui y figurent » avant d'asséner : « Il s'est réellement passé quelque chose de grave. Fernand F. a fait preuve d'un comportement anormal et inadmissible avec des actes répétés de harcèlement au quotidien, des actes qui visaient à détruire lentement mais sûrement. Aujourd'hui, le prévenu a traîné sa victime dans la boue. Nous nous devons de redonner la dignité à son employée ». Une peine de 6 mois de prison avec sursis, une mise à l'épreuve durant deux années avec obligations de soins, interdiction de rentrer en contact avec la victime et obligation d'indemniser cette dernière étaient réclamés par la représentante du ministère public.
De son côté, Me Jean-Louis Pujol qui défendait les intérêts du prévenu relevait en amorce de sa plaidoirie : « Ce monsieur de 68 ans n'a jamais eu la moindre difficulté dans ses rapports familiaux. Dans le dossier, il apparaît qu'il a eu de et nombreuses employées par le passé et qu'il n'y a jamais eu le moindre problème. Je suis convaincu que cette affaire est liée à l'incompréhension et à un certain malentendu. Il y a eu des problèmes sur les termes employés ». Et d'affirmer : « Quant aux mots doux, personne ne les a jamais vus. Ils n'ont jamais existé. Les messages téléphoniques auraient été effacés par l'opérateur. Il est quand même permis d'avoir des doutes certains sur ces derniers. » La relaxe était sollicitée dans la foulée. Le jugement a été mis en délibéré, il sera rendu le 10 mai.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/04/20/1063938-Caylus-Elle-accuse-son-patron-de-harcelement-a-caractere-sexuel.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire