mercredi 20 avril 2011

Le tonton avait les mains baladeuses

Il avait profité du sommeil de sa nièce adolescente pour lui passer les mains sur le corps, stoppé net par ses cris. Fabrice S… a été condamné à six mois de prison avec sursis.
La chaleur d'une nuit d'été, dans un camping du littoral catalan. Deux bières bues en famille, à la nuit tombée. La jeune Charlène (1), 17 ans et demi, s'endort la première. Elle partage une tente deux places avec son « oncle préféré », Fabrice, de dix ans son aîné. Ses parents et sa sœur, eux, dorment dans la caravane, trop petite pour tout le monde. Mais, dans la nuit, la jeune fille est réveillée par des mains qui se promènent sur son corps. Et elle pousse un cri, simulant un cauchemar, lorsqu'elles tentent de s'insinuer dans son short. Tout s'arrête alors, net. Mais rien n'est fini pour autant. Le lendemain, l'adolescente se confie à son père et à sa belle-mère. Pas de réaction. Puis, elle se livre à son petit ami, et encore à sa meilleure amie, leur demandant de garder le secret. Bouleversée, elle décide enfin de lever le secret auprès de l'infirmière de son lycée, dès la rentrée scolaire. La mère, prévenue, porte plainte.

Des excuses sur face book, pourtant

Mais l'oncle nie farouchement les faits qui lui sont reprochés. Il admet juste que « peut-être, dans son sommeil, il a eu des gestes qui ne convenaient pas ». Il a eu la même attitude, hier, devant les juges du tribunal correctionnel de Foix Pourtant, Fabrice S… a envoyé des textos désolés à sa nièce, et lui a même présenté de plates excuses sur face book : « Je m'en veux terriblement de ce que j'ai pu faire sans vraiment le vouloir. Je voudrais m'excuser même si ce n'est pas très excusable. Je m'en veux parce que toi et ta sœur, vous êtes comme mes filles ». Rien de très clair, pourtant, selon la défense. « Ce n'est, en aucun cas, un aveu », martèle l'avocate du jeune homme, à l'audience. La « robe noire » insiste : « Il y a un doute. À l'adolescence, on a plein de choses en tête. On ne sait pas ce qui a pu se passer ».
la famille divisée
La famille de la victime, d'ailleurs, s'est divisée au sujet de ce qui s'est passé sous la tente. Depuis l'été, la jeune Charlène ne voit plus ses grands-parents, et fuit son oncle, tandis qu'elle a tout le soutien de sa mère.
Reste que la jeune fille apparaît « sans histoire » et n'a « rien d'une menteuse », pour reprendre les mots de son avocate, M° Suard : « À chaque fois, elle a décrit de manière très précise ces caresses qui n'avaient rien d'involontaires, rappelle l'avocate. Elle n'a jamais varié dans ses déclarations ». Et Julie Sirere, procureure de la République, d'enfoncer le clou : « Ce n'est pas une jeune fille qui raconte des histoires. Pourquoi, d'ailleurs, inventerait-elle de tels faits s'il ne s'est rien passé ? Elle n'a même pas déposé plainte, ni voulu la procédure d'aujourd'hui. Elle voulait juste se débarrasser des idées qui la hantent ». Le jugement rendu hier l'y aidera certainement.
(1) prénom d'emprunt
http://www.ladepeche.fr/article/2011/04/20/1063816-Foix-Le-tonton-avait-les-mains-baladeuses.html

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