Florian Zisu, vingt-trois ans, de nationalité roumaine, a été condamné ce vendredi après-midi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Saint-Quentin. Il est reparti menottes aux poignets. Six mois de prison ferme, pour vols en réunion.
Demander sur le parking de la grande surface son chemin à un conducteur ciblé, carte routière en main. Pendant qu'un complice volait dans le sac à mains côté passager. La méthode était rusée. Elle a au moins été utilisée deux fois, a tout à fait reconnu Florian Zisu hier à la barre. Le 1er octobre 2010 à Namur-sur-Corrèze dans le Sud de la France, et le 2 décembre 2010 sur le parking du Leclerc d'Harly près de Saint-Quentin. Et d'autre fois encore ? Les magistrats semblent le penser.
En tout cas, ce 2 décembre à Harly, « le code était avec la carte bleue de la victime », assure le prévenu. Les magistrats ne semblent pas convaincus.
Travail assidu des gendarmes
A Namur comme à Harly, l'homme a ensuite dépensé plus de 5 600 euros avec ces deux cartes bleues. « Certains commerçants, surpris de votre attitude, ont relevé votre numéro de voiture », explique le juge présidente de séance Isabelle Favre. L'homme a ensuite été interpellé à Bourg-en—Bresse, lors d'un banal contrôle de vitesse. Les gendarmes de Saint-Quentin sont allés le chercher là-bas mercredi, pour une comparution immédiate ce vendredi.
Le commandant Michel Houdain souligne le « travail de fond de la brigade de Saint-Quentin et de la brigade de recherche ». De même que le substitut, qui souligne « l'opiniâtreté de militaires pour un travail long et fastidieux. On a toujours le risque de laisser tomber lorsqu'on ne prend pas la personne en flagrant délit. Eh bien non, lorsqu'on s'en donne la peine, l'enquête aboutit. »
« On se sent trahie »
Ce mode opératoire, « vous l'avez utilisé à plusieurs reprises, interroge la juge. Vous
visiez particulièrement les personnes âgées. Pourquoi ? » « C'est plus facile », répond le prévenu. « Je n'avais pas du tout mon code à côté de ma carte », s'insurge pour sa part la victime Nadine Vasseur, qui n'a pas hésité une seconde à déposer plainte. « Je suppose qu'il a regardé le code lorsque je l'ai tapé à la caisse. Ensuite, je suis retournée au parking. Il a attiré mon attention en installant la carte routière sur le capot de la voiture d'à côté. Je ne me suis aperçue que le lendemain en allant faire le plein d'essence que je 'navais plus ma carte bleue. On se sent violée, trahie. Ça ne doit pas être son premier coup d'essai. »
« Le procédé est assez rôdé, assez banal, renchérit le ministère public. On abuse de la gentillesse des gens uniquement pour leur dérober leur carte bleue. C'est pensé. La victime a été choisie suffisamment âgée. Ce type de voleurs ne doivent pas croire qu'ils resteront impunis. » Julien Haquin demande huit mois de prison ferme dans ses réquisitions.
Pour la défense, Maître
Me Hélène Demeestere, pour la défense, rappelle que son client n'a pas agi seul. Son présumé complice se trouve en détention pour d'autres faits ailleurs en France. « Mais il faut céder à l'envie d'en faire un exemple pour ces Roumains qui viennent en France profiter des bons citoyens qui travaillent pour gagner leur vie, en choisissant en plus des victimes vulnérables. C'est lui et lui seulement qu'on doit juger, pour ces seuls deux actes. Son casier judiciaire est vierge. C'est un mouton sacrifié pour un troupeau. »
Le « mouton » a finalement écopé de six mois ferme.
http://aisnenouvelle.fr/index.php/cms/13/article/520552/AISNE_ACTU___Six_mois_ferme_pour_le_voleur_de_carte_bleue
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