lundi 16 mai 2011

Drame de Berck : bouleversante de dignité, la famille Trouillet n'espère que la vérité

Pas un mot déplacé envers l'accusé, quasiment aucune larme. Depuis le début du procès, la famille de Valérie et Harmony Trouillet s'illustre par son émouvante dignité. C'est soudés que les cinq membres arrivent tous les matins pour faire face à l'accusé...

La vieille dame a juste demandé un fauteuil un peu plus confortable. Les chaises en bois du banc des parties civiles lui cassaient le dos.
Voilà la seule demande de Rolande Levasseur depuis le début du procès de Stéphane Graux. À 90 ans, la grand-mère de Valérie et arrière-grand-mère d'Harmony a bien mérité de suivre le procès dans les conditions qui conviennent à une nonagénaire. Les personnes qui la voit arriver chaque matin dans les locaux de la cour d'assises sont unanimes. Cette femme est d'une dignité bouleversante. Jamais une parole déplacée envers l'accusé, aucune complainte quand les mots des témoins se font trop durs. Cette femme exemplaire est quasi immobile sur son voltaire pendant que des horreurs pleuvent à la barre. « Elle est très forte. Heureusement qu'elle est encore là », reconnaît Philippe Trouillet, le frère de Valérie. Sans dire un mot, elle s'apparente au chef d'un clan qui n'a pas prévu de jouer sur la corde sensible pour faire pencher les témoins. À ses côtés, il y a toujours sa fille Francine, 68 ans. Elle a craqué vendredi matin quand la meilleure amie d'Harmony est venue déclarer que la jeune fille « était (sa) moitié ». Au milieu du banc, Philippe Trouillet, ne rate pas un instant du procès. Derrière ses lunettes design, il serre les lèvres quand Stéphane Graux ressert son scénario pour la énième fois. Il se tourne alors vers son épouse Christine. Elle parle plus. « Pourquoi nous sommes dignes ? Parce que cela fait plus de quatre ans que l'on se prépare au procès et que l'on attend la vérité. » Le soir, quand la famille rentre dans le gîte rural loué près de Saint-Omer, les cinq membres sont épuisés mais pas prêts à s'endormir. « On se couche à 1 heure du matin, raconte Christine.
On ne peut pas s'empêcher de parler et reparler de tout ce qui s'est dit. » Aux conversations nocturnes s'invite Kelly, la fille de Philippe, elle aussi parties civiles. Discrète, la jeune femme se sent particulièrement concernée. « Le soir du meurtre, je devais dormir chez Valérie et Harmony, mais comme je rentrais de voyage, j'ai décalé d'une journée. » Alors évidemment, quand elle entend les détails du meurtre, elle pleure encore et encore.
http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Montreuil/actualite/Secteur_Montreuil/2011/05/16/article_proces-graux-bouleversante-de-dignite-la.shtml

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