Plusieurs possibilités s'offrent à la cour : donner suite à la requête, la refuser ou rendre un « sursis à statuer », dans l'attente de l'audition des six membres du commando-Martin Ottaviani, Marcel Istria, Alain Ferrandi, Joseph Versini, Didier Maranelli, Pierre Alessandri- du mardi 24 au jeudi 26 mai. « Ce qui m'étonne, c'est qu'on fasse cette demande maintenant alors que nous n'avons pas entendu les juges d'instruction, les policiers et les membres du commando », a lancé l'avocate générale Annie Grenier, vendredi 13 mai, indiquant qu'il était « trop tôt » pour se prononcer.
Témoignages des anciens DNAT
Cette semaine, deux anciens patrons de la division nationale anti-terroriste (DNAT) doivent être entendus par la cour d'assises spéciale de Paris. Roger Marion le premier livrera sa version des faits lundi après-midi, Frédéric Veaux, jeudi matin. Ces auditions, très attendues, devraient être passées au crible de la défense qui fustige les méthodes policières employées lors de l'enquête. Vendredi 13 mai, l'ancien chef du SRPJ d'Ajaccio, Dimitrius Dragacci, 70 ans, a été pressé de questions par Me Eric Dupond-Moretti, l'un des avocats de Colonna. Le ténor lillois s'est appuyé sur un rapport du Sénat faisant suite à une commission d'enquête parlementaire réalisée en 1999 pour étayer son argumentaire et remettre en cause l'enquête d'alors. Dans le document, « les constatations peu rigoureuses », effectuées le soir du crime sont pointées du doigt. Tout comme « les rivalités entre services » et les « conflits de personnes » qui ont accru les difficultés de l'enquête.« Enquête parallèle »
« Dans une affaire ordinaire, tout est dans le dossier. Cette affaire n'est pas une affaire ordinaire (…) On va voir comment vous avez triché vous et les juges monsieur », a lancé Me Dupond-Moretti à l'ancien chef du SRPJ. L'avocat d'Yvan Colonna a évoqué l'existence d'une « enquête parallèle ». « Ce dossier, c'est une toute petite partie immergée d'un iceberg dont je veux que nous sachions tout », a-t-il déclaré, laissant présager de débats animés avec les acteurs du dossier. Le témoin quant à lui, évoquera l'existence d'un « dossier poubelle »-une sorte de seconde procédure inaccessible à la défense-sans toutefois en détailler le contenu.Vincent Andriuzzi et Jean Castela d'abord mis en cause dans l'assassinat du préfet puis acquittés en appel en février 2006, seront entendus mardi 17 et mercredi 18 mai. A la fin de la semaine, certaines des épouses du commando viendront à la barre. Lors de leur garde à vue, elles avaient mis en cause Yvan Colonna avant de se rétracter. Comme leur époux.
http://www.francesoir.fr/actualite/justice/proces-colonna-une-troisieme-semaine-capitale-101650.html
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