samedi 14 mai 2011

Drame de Berck : la cour d'assises face à la réalité crue d'un crime « abominable »

Trente ans de carrière derrière lui. Le commandant Patrice Dancre en a connu, des affaires. Des difficiles, des violentes, des choquantes. ... 
Celle concernant Valérie et Harmony Trouillet, il ne l'oubliera jamais. « Je suis arrivé sur une scène abominable, témoigne le patron de la PJ sur la Côte d'Opale en tentant de retenir ses larmes. On parle d'actes de torture, c'est en dessous de la réalité
» Peu de temps après, c'est un pompier qui arrive. Lui parle de scène « atroce » et veut l'« oublier ». Un responsable de la police scientifique indique carrément qu'il n'a « jamais vu cela de(sa) carrière ». Alors évidemment, les parties civiles appréhendent la diffusion des photos et de la vidéo de la scène de crime. Dès les premières secondes du film noir et blanc, le silence glaçant qui s'installe donne la chair de poule.
Les corps des deux femmes apparaissent dans l'appartement en partie dévasté. D'abord celui de Valérie, nu, le crâne défoncé. Puis celui d'Harmony gisant dans sa chambre, face contre le sol. Le reste est insoutenable et l'on comprend alors ce qui a pu ébranler à ce point des hommes habitués à l'horreur. L'adolescente a aussi reçu de nombreux coups de marteau sur la tête. Les cerveaux des deux femmes apparaissent. On ne parle pas de traces mais de flaques de sang, ni de gouttes mais de projection sur les murs.
Les jurés retiennent leur souffle, l'accusé reste, lui, impassible. « Comment faites-vous Monsieur Graux ? », s'exaspère l'avocat général Luc Frémiot. « Si, ça me fait quelque chose », répond-il sans convaincre tout en maintenant sa position, mot pour mot. Quoique. La présidente Karas note quelques incohérences. Mais la base, la « fable », ironise Luc Frémiot, ne varie pas.
L'accusé a été braqué par un groupe d'individus la nuit du 19 au 20 septembre 2006 à Berck. Il a été mené chez les Trouillet sans qu'il sache expliquer pourquoi.

« Vous ne voulez pas savoir ! »

Puis les malfaiteurs ont tué les femmes au marteau. Lui a dû assister à toutes les scènes, plaqué de force sur les deux corps. Mais pas de rapport sexuel selon lui. Pourtant, on retrouve son ADN dans les parties génitales des victimes, sans qu'il sache en justifier la raison. En faisant intervenir à nouveau l'épouse de Stéphane Graux, la présidente croit réussir à faire évoluer le discours de son accusé.
- « Si c'est Stéphane l'auteur des faits, il ne pourra reconnaître que si vous lui demandez », estime-t-elle.
- « Je suis certaine que ce n'est pas lui », sanglote l'épouse après un long silence.
- « Vous ne voulez pas savoir ! », assène l'avocat général. •
Le procès reprend lundi. L'avocat de Stéphane Graux, Me Gilbert Collard arrivera mardi.
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/05/14/article_drame-de-berck-la-cour-d-assises-face-a.shtml

Aucun commentaire: