mercredi 11 mai 2011

Gard : plongée dans le "triangle de la mort" des machines à sous

La cour d'assises du Gard va se plonger dans une période noire du grand banditisme, à l'occasion du procès de Laurent Laty-Reboul et de Vincent Rouvière, accusés d'avoir participé le 30 juin 2001 au meurtre de Marc et Antoine Munoz. Leurs corps, criblés de balles, ont été retrouvés dans une voiture calcinée à Pujaut (Vaucluse). Un "barbecue" qui s'inscrit dans une série de règlements de comptes sur fond de contrôle des machines à sous. Une vraie guerre du milieu dans le triangle Bouches-du-Rhône, Vaucluse, Gard avec un bilan de 65 homicides entre 1995 et 2002 .
L'exploitation des "baraques" est lancée en 1980 par Gaëtan Zampa autour de l'étang de Berre. Les machines -des équipes en contrôlent jusqu'à 200- rapportent, selon leur emplacement, de 30 000 à 50 000 francs (4 500 à 7 600 €) par mois. Un job lucratif qui aiguise les appétits. Des rivaux se lancent dans l'affaire, l'argent des machines est réinvesti dans le deal de drogue et l'achat d'armes.
Dans ce monde interlope et d'une grande violence, les concurrents sont exécutés par des équipes qui se font et se défont au gré de rencontres et de conquêtes de territoires. Série noire Après le meurtre d'Olivier Poinas, en 1995 à Avignon par une équipe de Marseillais proche de Raymond Mihière, dit "le Chinois", une scission dans le clan Toci est le point de départ d'une série noire. Jeannot Toci, le demi-frère de Zampa, est tué avec son épouse sur le parking d'un supermarché d'Istres en mai 1997. Charly Lecouls refuse alors de s'engager, comme le lui suggère Serge Martin, dans le trafic de stupéfiants.
La guerre est déclarée : ils figurent tous deux dans les rangs des victimes de cette guerre fratricide, au sein de laquelle Marc Monge apparaît comme un homme fort. Les enquêteurs de la PJ se positionnent parfois en "observateur", suivant pas à pas des truands chevronnés comme Marc Monge. Le patron de la PJ d'Avignon le rencontrera ainsi, après un appel téléphonique, sur le parking d'un supermarché...
Le parrain du Vaucluse, à qui échappe le marché de Cavaillon, contrôlé par le Salonais Farid Berrhama, vise le marché nîmois. Mais l'ambitieux "parrain" vauclusien s'oppose aux intérêts de Raymond Houlonne. Dans cette nébuleuse, Rouvière a été présenté un temps comme ayant pu être le meurtrier de Monge, tué à Saint-Ouen en janvier 2000. Rouvière, proche d'Houlonne, était associé à Laurent Laty qui a rencontré à plusieurs reprises Marc Munoz, qui souhaitait lui aussi développer son activité sur Nîmes. Il figure, ainsi que son frère, sur la liste noire des victimes de cette guerre du milieu.
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/gard-plongee-dans-le-triangle-de-la-mort-des-machines-a-sous

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