lundi 30 mai 2011

La cliente contre le patron de boîte

La boîte de nuit biterroise se vide, en ce petit matin du 28 mars 2008. Une cliente s’attarde. "Vers 5 h, elle est montée dans mon appartement, on a eu des relations sexuelles. On s’est endormi vers 8 h, elle a pris sa douche puis est partie", raconte le patron de l’établissement. Ils se connaissent bien. La jeune femme de 40 ans a tenu un bar de nuit dans la même rue.
Vers 8 h 30 pourtant, les policiers la voient débouler au commissariat. Elle se plaint d’avoir été violée, violentée et séquestrée. "Ma cliente était dans un tel état, tremblante et prostrée que l’enquêteur l’a envoyée se faire examiner au centre hospitalier", explique son conseil, Me Tourral. Le médecin note des joues rougies, des traces de morsures atténuées sur les seins et des ecchymoses aux bras et aux jambes. Il précise qu’elles ne seraient pas incompatibles avec des violences plus anciennes.

Trois jours auparavant, la jeune femme a porté plainte contre son mari avec lequel elle est en instance de divorce. Il la décrit ainsi : "C’est le diable en personne, affabulatrice, capable de dire n’importe quoi quand elle a pris de la drogue". Il précise aussi que son ex lui a demandé de témoigner contre le patron de la boîte. On apprend enfin que la dame vit avec un homme récemment condamné pour proxénétisme aggravé, et pas des plus tendre avec elle. Et qu’elle a déposé moult plaintes classées sans suite pour violences contre son ex-mari et contre son concubin.
Le juge d’instruction laisse tomber les charges de viol et ne retient que la violence et la séquestration.
"On veut dresser un portrait de femme tordue mais c’est faux, s’insurge le conseil de la victime, c’est une personne gentille, qui appréciait le patron de cette boîte. Elle avait confiance en lui et cette femme fragilisée va se retrouver soudain en face de quelqu’un de complètement différent avec un déferlement de claques. On dit d’elle qu’elle est le diable mais quand elle a passé cette porte, elle a vécu l’enfer".
C’est là que le bât blesse. Au vu de la défense comme du Parquet d’ailleurs. Car le vice-procureur Charles Puig oscille entre les éléments à charge et à décharge "qui s’équilibrent". Il requiert six mois d’emprisonnement avec sursis.
http://www.midilibre.fr/2011/05/29/la-cliente-contre-le-patron-de-boite,326691.php

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