lundi 30 mai 2011

La prison ou la “camisole” ?

Un jeune Dijonnais qui exerçait des violences sur son père handicapé a été condamné à 8 mois de prison. Son avocat aurait préféré une prise en charge médicale.

Il s’agit d’un dossier grave et triste. Un dossier qui laisse un goût amer parce que la justice n’est pas en mesure d’apporter de solution satisfaisante. L., le prévenu, a été adopté par un couple de Dijonnais. Il avait 3 jours. Il est âgé aujourd’hui de 20 ans. Il comparaît, une nouvelle fois, pour deux affaires de violences. Les premières ont été commises sur son père handicapé auquel il a porté des coups et tenté d’extorquer de l’argent, les secondes sur des policiers appelés à l’aide. Ces derniers ont été insultés et menacés avec un manche à balai. Les deux affaires ont été jointes.
Les résultats de l’expertise psychiatrique, demandée par la défense, évoquent « une psychose avec épisodes délirants » et une altération du discernement au moment des faits (...). A la barre, le prévenu qui est en détention provisoire explique qu’il a toujours eu des rapports tendus avec son père mais qu’il « ne sait pas pourquoi ». Il explique que cela va (mieux) depuis qu’il prend ses médicaments et son injection (des antipsychotiques). Le père, explique calmement qu’il ne porte pas plainte contre son fils. « Je sais qu’il a un bon fond mais il est fragile et vulnérable, il attire toute une faune (...) », lance l’ancien professeur cloué sur une chaise roulante et veuf depuis deux ans. Le procureur ne l’entend pas de cette oreille : « Il commet des faits de violence, il n’accepte pas l’autorité (...) ». Pour la défense, maître Nicolle a mis le doigt sur les limites du système : « Il a besoin d’une hospitalisation à la demande d’un tiers. Ce qu’avait fait son père. On a remis son fils dehors le lendemain parce qu’il avait été calme. Et l’on vous demande, à vous, de l’enfermer. Sa prise en charge ne relève pas de la justice mais de la médecine (...)». Après délibération le tribunal a condamné le prévenu à un an de prison dont 4 mois avec sursis, obligation de soins. Les policiers recevront chacun 80 € de dommages et intérêts.
http://www.bienpublic.com/fr/faits-divers/article/5160135/La-prison-ou-la-camisole.html

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