dimanche 1 mai 2011

Le procès Clearstream en appel encombre l'Elysée

Le procès en appel de l'affaire Clearstream, qui s'ouvre lundi à Paris, met Nicolas Sarkozy dans l'embarras au moment où il tente de rassembler les familles de la droite en vue de la présidentielle de 2012.
Lors du procès de première instance, en 2009, le chef de l'Etat s'était impliqué de manière virulente contre Dominique de Villepin. Aujourd'hui, il a retiré sa constitution de partie civile et ne sera donc plus représenté au procès.
Placé sous son autorité indirecte, le parquet général ne s'est pas encore prononcé pour dire s'il soutiendra l'accusation de "complicité de dénonciation calomnieuse" contre Dominique de Villepin.
Il n'est pas exclu qu'il revienne sur la position exprimée en première instance par le procureur de Paris Jean- Claude Marin, estime-t-on de sources proches du dossier.
Initiative rare et alors remarquée, ce dernier était venu personnellement à l'audience demander la condamnation de l'ex-Premier ministre avant de faire appel de sa relaxe.
Le ton du débat public a aussi changé.
En 2009, Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin et leurs proches avaient multiplié les déclarations incendiaires publiques avant le procès. Cette fois, ils s'en sont abstenus.
Les deux hommes se sont mêmes rencontrés deux fois, le 24 février et le 7 mars, à l'initiative du chef de l'Etat, à l'Elysée, officiellement pour débattre de sujets internationaux.
Ces rencontres ont alimenté les spéculations sur un possible rapprochement en vue de la présidentielle de 2012, pour laquelle des sondages prédisent à Nicolas Sarkozy une élimination au premier tour, en cas de candidatures dissidentes à droite.
L'AFFAIRE KARACHI
Dominique de Villepin semble n'avoir rien cédé, puisqu'il a officialisé le 23 février son départ de l'UMP, développé les initiatives de son nouveau parti, République Solidaire, et laissé entendre à plusieurs reprises qu'il serait candidat.
"Vous avez bien compris que j'allais présenter un projet et que ce projet, j'avais fermement l'intention de l'incarner", a-t-il ainsi déclaré le 10 avril.
L'affrontement entre les deux hommes remonte aux années 1990, quand Dominique de Villepin soutenait Jacques Chirac, face à Edouard Balladur, épaulé par Nicolas Sarkozy.
Depuis le premier procès Clearstream, a surgi dans l'actualité judiciaire un autre dossier relatif à cette période: l'attentat anti-français de Karachi, en 2002 au Pakistan.
Des juges français enquêtent sur une possible affaire de corruption en marge d'une vente de sous-marins au Pakistan, susceptible d'inquiéter l'ancien camp Balladur.
Dominique de Villepin a attisé cette affaire en déclarant sur TF1 le 19 novembre dernier: "Il y avait des commissions qui revenaient vers la France vers des personnalités politiques ou non politiques qui, elles, étaient totalement illégales". Interrogé par les juges, il s'est ensuite montré plus évasif.
A en croire le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, dans son livre "Des hommes d'Etat", le duel Villepin- Sarkozy serait parfois vu comme un jeu.
Nicolas Sarkozy aurait dit en 2006 à son rival: "Même quand on se déteste, on s'amuse. On ne s'ennuie jamais. On prend du plaisir. Donc, on peut continuer ensemble, on se mettra sur la gueule, de toutes façons on s'amusera, c'est l'essentiel".
http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/le-proces-clearstream-en-appel-encombre-l-elysee-30-04-2011-1325004_240.php

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