Cet homme a perdu dix kilos en deux mois, il est perdu, dans un état de santé qui périclite et dans un état d’affaiblissement profond." Hier matin devant la cour d’appel de Montpellier, Me Louis Balling est venu demander à la chambre de l’instruction la remise en liberté d’Amaury d’Harcourt, condamné le 10 février dernier à huit ans de réclusion pour complicité d’assassinat dans l’affaire Bissonnet.
Sous contrôle judiciaire pendant l’instruction, le vicomte, âgé de 86 ans, avait comparu libre aux deux procès successifs, celui d’octobre, avorté, celui de janvier. "Il a suivi le cours des débats avec la dignité d’un homme qui assume ce qu’il fait" a rappelé l’avocat, produisant un certificat d’un médecin de la prison de la Santé, où l’octogénaire a été écroué : "séquelles d’AVC, hypertension artérielle."
Une demande accueillie diversement par les parties civiles. Pour Me Abratkiewicz, représentant le frère de Bernadette Bissonnet, tuée le 11 mars 2008, il faut une expertise médicale : "La présence du vicomte au procès en appel, dont la date n’est pas fixée, est essentielle." Me Chalié, qui défend les enfants et le père de Bernadette, s’oppose à toute libération : "Ce serait un séisme pour les victimes." Dénonçant "le traitement de faveur" dont aurait bénéficié le vicomte "assis dans un fauteuil en cuir au même rang que les parties civiles", l’avocate rappelle qu’il est détenu "dans le quartier VIP de la Santé" et lance : "Faites en sorte qu’il soit un justiciable comme les autres. Son âge ne l’a pas empêché d’être complice d’un crime."
Appelant à "moins de passion" l’avocat général s’oppose à la demande, "pour une bonne exécution du procès à venir." Et Me Balling insiste : "Veut-on avoir une chaise vide, fut-elle en cuir, ou veut-on avoir Amaury d’Harcourt ?" Décision le 24 mai, jour où Jean-Michel Bissonnet viendra à son tour demander sa libération.
http://www.midilibre.fr/2011/05/17/l-etat-de-sante-de-d-harcourt-periclite,320552.php
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