mercredi 11 mai 2011

Panique sur le quai de la gare

C'est un grand classique et Geoffrey L., un habitant de Cherbourg qui revenait de Rotterdam par le train, a eu droit, hier, à une formation accélérée devant la présidente Nourith Reliquet.
D'abord, il faut savoir que l'arrivée du train d'Anvers et de Rotterdam retient souvent l'attention de la police qui guette les trafiquants de stupéfiants.
Ensuite, à la vue des casquettes de la police, il faut avoir l'air dégagé. Or Geoffrey L. a eu un petit mouvement de recul et, tout de suite, l'attention des policiers a été attirée.


Juridiquement, l'avocat de Geoffrey L., Me François Lampin, sort une jurisprudence de 1998 en expliquant qu'on ne peut interpeller un piéton sur la seule base d'un petit mouvement de panique. La présidente rejette la demande de nullité parce que, dans le ressort de la cour d'appel de Douai, il est de jurisprudence constante que tourner les talons ou tenter d'éviter la police constitue un motif valable d'interpellation.
Un an avec sursis
Me Lampin assure aussi qu'on ne pouvait directement fouiller le sac de l'interpellé en l'absence de délit constaté. La présidente Reliquet souligne que, bien sûr, Geoffrey L. avait accepté d'ouvrir son sac sur la demande chaleureuse des policiers. Et c'est là qu'est l'os : 650 grammes de résine de cannabis apparaissent sous les yeux intéressés des enquêteurs.
Geoffrey L. admet passer son temps à fumer des joints et à jouer à des jeux vidéo : « Je plane un peu », dit-il. Il assure que, suite à un retard de paiement des Assedic, il possède chez lui, à Cherbourg, une enveloppe gonflée de 13 000 E en liquide. « Et vous ne mettez pas une telle somme sur un compte bancaire ? » s'alarme la présidente Reliquet. « Non, les banques s'arrangent toujours pour en prendre un peu », rétorque le fumeur de joints.
Bref, Geoffrey L. affirme qu'il était parti pour fumer un peu à Rotterdam mais pas pour acheter des stupéfiants. « Devant l'insistance des dealers, vous avez fini par accepter d'acheter, c'est ça ? » s'enquiert la présidente. « Oui, j'avais 2 000 E avec moi » , assure l'habitant de Cherbourg qui s'y prend un peu comme un manche. « Les policiers ont dit que ce stock de stupéfiants valait 700 E, pas 2 000 E. Mon client s'est fait arnaquer », précise Me Lampin.
La présidente Reliquet explique au prévenu que, devant la quantité importée, « on peut se demander si vous ne revendez pas ». Un an de prison avec sursis et mise à l'épreuve. « La prochaine fois, ce sera la prison », déclare la présidente. Le prévenu jure, mais un peu tard, qu'on ne l'y reprendra plus

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/05/10/panique-sur-le-quai-de-la-gare.shtml

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