mercredi 18 mai 2011

Procès Colonna: Bernard Bonnet se demande "qui a armé le bras des assassins"

Bernard Bonnet, qui avait succédé au préfet de Corse Claude Erignac assassiné le 6 février 1998 à Ajaccio, a exprimé mercredi ses craintes que "toute la vérité ne soit pas connue" à l'issue du procès d'Yvan Colonna, notamment sur les "instigateurs" du crime.
"Quelle que soit l'issue du procès d'Yvan Colonna, qu'il soit déclaré coupable ou innocent, toute la vérité ne sera pas connue", a déclaré M. Bonnet devant la cour d'assises spéciale de Paris, qui rejuge le berger de Cargese.

Préfet de Corse du 13 février 1998 à début mai 1999, quand l'affaire des paillotes a provoqué son départ avant sa condamnation en justice, M. Bonnet s'est interrogé sur l'identité des "instigateurs" du crime, et sur celle des auteurs du communiqué de revendication.

"Je crains qu'on ne sache pas qui a armé le bras des assassins", a-t-il dit.

"J'espère que de ce procès, pourra naître un sursaut de vérité de la part de ceux qui savent", a-t-il ajouté. "Il en est un qui sait tout, c'est Alain Ferrandi", le chef du commando. "J'espère qu'il répondra aux questions restées en suspens".

Interpellé en mai 1999, Alain Ferrandi a été condamné en 2003 à perpétuité comme co-auteur de l'assassinat. Il doit être entendu au procès le 24 mai.

Comme aux précédents procès d'Yvan Colonna, en 2007 et 2009, M. Bonnet a par ailleurs affirmé avoir mis la justice sur la piste des assassins dès la fin 1998, à partir d'"informations" obtenues d'un "visiteur" surnommé "Corte", dont il a toujours refusé de dévoiler l'identité.

Les enquêteurs se concentraient alors sur la piste dite "agricole" des syndicalistes agricoles nationalistes.

M. Bonnet a dit avoir transmis ces informations au procureur de Paris d'alors, Jean-Pierre Dintilhac. Il lui a donné en novembre 1998 le nom du chef du commando, Alain Ferrandi.

En décembre 1998, M. Bonnet a dit avoir remis un document à M. Dintilhac contenant "la clé de l'élucidation de l'assassinat". Il y précisait qu'Alain Ferrandi avait recruté ses complices parmi d'ex-membres du FLNC de Cargese-Sagone, et mentionnait le nom de Stéphane Colonna, le frère d'Yvan.

"Ces informations ne signaient pas la culpabilité d'Yvan Colonna. Mais dès ce moment-là, son implication était crédible", a-t-il affirmé. "Ce document permet de manière raisonnée d'affirmer qu'Yvan Colonna avait le profil".
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hf9howWSNXUHufdSDEdTObmonrpg?docId=CNG.035e0723d5aeeb38371dde8a8cf795f9.1e1

Aucun commentaire: