mercredi 18 mai 2011

Clearstream: les parties civiles disent leur amertume

Les parties civiles au procès en appel Clearstream ont rappelé mercredi devant la cour d'appel de Paris qu'elles avaient souffert d'une atteinte à leur réputation, tandis que lors du premier procès, Nicolas Sarkozy, lui-même partie civile, avait éclipsé leur amertume.
En première instance, "le prisme politique a fait qu'on ne s'est intéressé qu'à Dominique de Villepin", a regretté Me Jean-Yves Garaud, en débutant mercredi après-midi le ballet des plaidoiries.
"C'est une affaire qui a causé un préjudice exceptionnel tant à l'ordre public qu'à de nombreuses victimes", a-t-il poursuivi, jugeant que l'ancien Premier ministre, Dominique de Villepin, avait lui aussi été "instrumentalisé".
En première instance, "les différends entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin ont un peu éludé le vrai débat", a acquiescé Me Jean-Yves Dupeux, qui défend Pierre Martinez, un ancien de Thomson.
Pour les deux conseils, c'est l'ancien vice-président d'EADS, Jean-Louis Gergorin, qui est au coeur de tout, un homme d'une intelligence extrême qui a su manipuler "ses pions", d'Imad Lahoud à Dominique de Villepin.
Le client de Me Garaud, Philippe Delmas, avait été interpellé à l'aéroport de Toulouse-Blagnac le 7 mai 2004, alors qu'il assistait aux cérémonies d'inauguration du site d'assemblage de l'Airbus A380. Cet ancien vice-président d'Airbus est la seule personnalité citée dans les listings Clearstream à avoir été placée en garde à vue.
Quelques mois plus tard, on apprenait que les listings avaient été falsifiés afin de faire croire que plusieurs personnes, dont Nicolas Sarkozy, trempaient dans de sombres affaires de corruption.
Pour Me Garaud, Jean-Louis Gergorin est "le seul à avoir le profil pour monter une opération de cette ampleur, le seul à avoir un mobile et à connaître les noms de toutes les victimes".
A ses yeux, "les noms n'ont pas pu être mis dans les listings par M. Lahoud". Car certains sont liés "à des conflits anciens et nécessairement secrets" et Imad Lahoud n'a pu en avoir connaissance, "à moins qu'il n'ait hypnotisé Jean-Louis Gergorin et l'ait fait parler dans son sommeil".
Un point de vue que ne partage pas l'ancien directeur de la rédaction du Monde, Edwy Plenel, pour qui c'est Imad Lahoud qui est au coeur de la machination, car le mathématicien "met ce que tout le monde a envie d'entendre dans sa forgerie de faussaire".
La plupart des parties civiles ont fait appel uniquement contre MM. Gergorin et Lahoud, condamnés respectivement à 15 et 18 mois de prison ferme pour avoir été à l'origine de la manipulation. En revanche, la quasi-totalité a renoncé à faire appel de la relaxe de Dominique de Villepin.
Taxé en première instance d'"hyper partie civile" par plusieurs autres victimes, Nicolas Sarkozy a renoncé à faire appel. Seul le parquet a maintenu ses accusations contre Dominique de Villepin. Il exposera son point de vue lundi, lors de son réquisitoire.
"Nous avons été pris dans un maelström où il n'y avait qu'une partie civile qui a imposé son agenda au monde judiciaire et au monde politique dans une logique de règlement de compte politique", avait dénoncé dans la matinée Edwy Plenel, en appelant la justice à faire cesser cet "aveuglement".
Suite des plaidoiries des parties civiles jeudi après-midi et lundi matin.
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