dimanche 19 juin 2011

Assises : vingt ans de réclusion pour la fusillade de Priay

Priay. Fred Dramé était poursuivi pour complicité de tentatives de meurtre sur onze policiers et gendarmes. Son complice avait été abattu au terme d’une course-poursuite
« Une scène apocalyptique, des voitures sur le toit, des hommes en arme, des tirs. Comment chasser ça de sa tête ? » Me Agnès Bloise était le dernier avocat des parties civiles à prendre la parole hier, et à rendre hommage à ces policiers et gendarmes au quotidien particulièrement difficile. Mais sans jamais pouvoir imaginer ce qui allait se passer le 5 décembre 2008, quand ils ont croisé la route de Fred Dramé et Alain Arnoldi, qui montaient au braquage, ce dernier tirant au M16 pour protéger leur fuite. « Il n’y a qu’une loi la leur. Je veux, je prends », a tonné l’avocate bressane, avant de revenir sur l’ambiance détestable qui a marqué ce procès depuis mardi, l’avocat de la défense, M e Ripert, n’épargnant pas ses confrères et les parties civiles. « On nie l’essence même de ce métier, on nous humilie, nous ne portons pas la même robe », s’est émue M e Bloise.
« On ne fait pas le procès de l’institution policière ou judiciaire », ajoutait Bertrand Guérin. L’avocat général a évoqué les menaces faites aux policiers par Alain Arnoldi, retranché dans une arrière-cour de boulangerie à Priay, les tirs à hauteur d’homme, pour se demander « comment qualifier les faits sinon de tentative de meurtre, ou alors chacun a le droit de se promener avec un M16 et tirer sur tout ce qui bouge ? » Le magistrat considérait que tout au long de la poursuite, Fred Dramé, bien qu’il n’ait pas tiré un coup de feu, avait bien assisté Arnoldi et qu’il était donc complice. Il risquait perpétuité, mais il a requis « une peine raisonnable » de quinze ans pour cet accusé, « qui assume, qui s’est laissé entraîner, et qui vaut mieux que ce qu’il montre ».
Une peine déjà trop lourde pour Me Ripert qui s’est attaché à démontrer que les faits relevaient plutôt d’une peine « correctionnelle » donc dix ans maximum. L’avocat grenoblois a « fait du juridisme ». Trois heures de démonstration. En se demandant pourquoi on poursuivait Dramé pour les mêmes faits sous plusieurs qualifications, comment onze policiers et gendarmes avaient pu être visés par sept balles, ou pourquoi Arnoldi n’avait pas tiré chaque fois qu’il était à quelques mètres des policiers. Arnoldi, tué de trois balles, n’aurait, lui, cherché qu’à tenir à distance les policiers, tandis que Dramé n’aurait pensé qu’à fuir sans jamais se rendre complice des tirs de son ami. « Personne n’a jamais dit dans ce procès quand, où et sur qui il y a eu ces tentatives de meurtre », a plaidé M e Ripert, qui a décortiqué chaque scène pour écarter la responsabilité de son client. Mais la « méthode Ripert » a ses limites. Les insultes aux victimes, les amalgames douteux, le mépris pour ses « médiocres confrères », l’animosité vis-à-vis du président Bréjoux, ont pollué le procès et sa plaidoirie. Une cour d’assises n’est pas constituée que de magistrats professionnels et, pour l’instant, elle ne motive pas ses arrêts. Difficile de rester audible face à neuf jurés qui n’ont que leur « impression » (forcément désagréable) et leur « intime conviction » face à sa science du droit. Fred Dramé a écopé de vingt ans de réclusion et M e Ripert a déjà annoncé qu’il ferait appel. La justice, elle, ne sortira pas grandie de ce procès.
« Une scène apocalyptique, des voitures sur le toit, des hommes en arme, des tirs. Comment chasser ça de sa tête ? » Me Agnès Bloise était le dernier avocat des parties civiles à prendre la parole hier, et à rendre hommage à ces policiers et gendarmes au quotidien particulièrement difficile. Mais sans jamais pouvoir imaginer ce qui allait se passer le 5 décembre 2008 quand ils ont croisé la route de Fred Dramé et Alain Arnoldi, qui montaient au braquage, ce dernier tirant au M. 16 pour protéger leur fuite. « Il n’y a qu’une loi la leur. Je veux, je prend » a tonné l’avocate bressane, avant de revenir sur l’ambiance détestable qui a marqué ce procès depuis mardi, l’avocat de la défense, Me Ripert, n’épargnant pas ses confrères et les parties civiles. « On nie l’essence même de ce métier, on nous humilie, nous ne portons pas la même robe » s’est émue Me Bloise.
« On ne fait pas le procès de l’institution policière ou judiciaire » ajoutait Bertrand Guérin. L’avocat général a évoqué les menaces faites aux policiers par Alain Arnoldi, retranché dans une arrière-cour de boulangerie à Priay, les tirs à hauteur d’homme, pour se demander « comment qualifier les faits sinon de tentative de meurtre, ou alors chacun a le droit de se promener avec un M16 et tirer sur tout ce qui bouge ? » Le magistrat considérait que tout au long de la poursuite, Fred Dramé, bien qu’il n’ait pas tiré un coup de feu, avait bien assisté Arnoldi et qu’il était donc complice. Il risquait perpétuité mais il a requis « une peine raisonnable » de quinze ans pour cet accusé « qui assume, qui s’est laissé entraîner, et qui vaut mieux que ce qu’il montre. »
Une peine déjà trop lourde pour Me Ripert qui s’est attaché à démontrer que les faits relevaient plutôt d’une peine « correctionnelle » donc dix ans maximum. L’avocat grenoblois a « fait du juridisme ». Trois heures de démonstration. En se demandant pourquoi on poursuivait Dramé pour les mêmes faits sous plusieurs qualifications, comment onze policiers et gendarmes avaient pu être visés par sept balles, ou pourquoi Arnoldi n’avait pas tiré chaque fois qu’il était à quelques mètres des policiers. Arnoldi, tué de trois balles, n’aurait, lui, cherché qu’à tenir à distance les policiers, tandis que Dramé n’aurait pensé qu’à fuir sans jamais se rendre complice des tirs de son ami. « Personne n’a jamais dit dans ce procès quand, où et sur qui il y a eu ces tentatives d e meurtre » a plaidé Me Ripert qui a décortiqué chaque scène pour écarter la responsabilité de son client.
Mais la « méthode Ripert » a ses limites. Les insultes aux victimes, les amalgames douteux, le mépris pour ses « médiocres confrères », l’animosité vis-à-vis du président Bréjoux, ont pollué le procès et sa plaidoirie. Une cour d’assises n’est pas constituée que de magistrats professionnels et, pour l’instant, elle ne motive pas ses arrêts. Difficile de rester audible face à neuf jurés qui n’ont que leur « impression » (forcément désagréable) et leur « intime conviction » face à sa science du droit.
Fred Dramé a écopé de vingt ans de réclusion et Me Ripert a déjà annoncé qu’il ferait appel. La justice, elle, ne sortira pas grandie de ce procès.
http://www.leprogres.fr/ain/2011/06/18/assises-vingt-ans-de-reclusion-pour-la-fusillade-de-priay

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