mardi 21 juin 2011

La Poste: début du procès de Besancenot pour séquestration à Nanterre

Le procès d'Olivier Besancenot pour séquestration et entrave à la liberté du travail s'est ouvert lundi au tribunal correctionnel de Nanterre, où le postier a reçu le soutien de plusieurs personnalités politiques de gauche, dont Benoît Hamon, Arlette Laguiller.
Salle de procès bondé, barbecue musical improvisé devant les grilles du tribunal, cohorte de politiques et de journalistes, le procès du leader du Nouveau Parti Anticapitaliste, Olivier Besancenot, a attiré près de 200 personnes, venues réclamer la relaxe.
Le célèbre facteur de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) et 15 autres postiers comparaissaient à partir de lundi, accusés par des cadres de La Poste de les avoir séquestrés pendant près de deux heures et demie dans le cadre de l'occupation de la direction départementale des Hauts-de-Seine de La Poste, le 10 mai 2010.
Treize employés de La Poste, dont une majorité de cadres travaillant dans la gestion des ressources humaines, avaient engagé cette citation directe, "traumatisés" d'avoir été "envahis dans leur lieu de travail et pris en otage" par "la volonté des grévistes d'exercer une pression sur la direction à l'occasion d'une négociation".
A 13H00, c'était au tour des prévenus, épaulés par Nicolas Hulot (Europe Ecologie-Les Verts), Benoît Hamon (PS), Arlette Laguiller (Lutte ouvrière), Monseigneur Jacques Gaillot et Annick Coupé (Solidaires), de faire "leur procès".
Benoît Hamon a fustigé "un gouvernement" qui "cherche à criminaliser le mouvement social". "Il faut que la justice soit la justice et ne suive pas les consignes politiques", selon le porte-parole du PS.
Et Nicolas Hulot, candidat à l'investiture d'EELV, d'affirmer que ce procès était une "injustice" et que "les tribunaux ont autre chose à faire".
"La gauche sociale et politique se sent concernée et je crois que c'est très important", a estimé Olivier Besancenot, qui avait renoncé en mai à se présenter à la présidentielle de 2012.
A la barre, Olivier Besancenot s'est défendu vivement de toute séquestration, accusant les plaignants de mensonge et de simulation.
"Ici, il n'y a absolument pas eu de séquestration. A part une main magique qui a retenu les 13 cadres, je ne vois pas qui les empêchait de partir", a-t-il ironisé.
"S'il y avait eu séquestration, on la revendiquerait aujourd'hui. La Poste a ciblé les principaux animateurs SUD-PTT et CGT-PTT du mouvement de contestation (contre le projet Facteurs d'avenir, prévoyant une restructuration de la distribution du courrier, NDLR). On n'est qu'un exemple parmi tant d'autres de salariés qui subissent la criminalisation de faits de grève", a dit à la presse Olivier Besancenot.
Les autres prévenus ont raconté avoir voulu rencontrer le patron départemental, reconnaissant seulement avoir "surveillé les cages d'escalier pour éviter qu'il se sauve" et accusant les parties civiles d'avoir "piégé les grévistes" pour "mettre les organisations syndicales en difficulté".
En tout début de procès, une alerte incendie a interrompu pendant une demi-heure les débats et entraîné une évacuation, dans la confusion.
Il s'agissait d'un simple exercice demandé par la présidence du tribunal de Nanterre pour voir comment se déroulait une évacuation lors d'un procès très médiatique avec beaucoup de public.
En raison du grand nombre de prévenus et de témoins, le procès se tiendra sur quatre jours, les 20, 21, 22 et 27 juin.
Les 16 prévenus encourent une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende.
http://www.lepoint.fr/societe/la-poste-debut-du-proces-de-besancenot-pour-sequestration-a-nanterre-20-06-2011-1344048_23.php

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