J.-P Gleize, patron du bar-restaurant « Les Coulisses », et trois ex-responsables d'un club de bridge poursuivis pour participation à la tenue d'une maison de jeux de hasard.
La justice a-t-elle suffisamment d'atouts dans ses mains pour affirmer que le poker Hold'em, une variante du poker traditionnel popularisée en France par l'acteur Patrick Bruel, est un jeu de hasard ? À Toulouse, ce jeu de cartes a ses inconditionnels. Au premier rang desquels l'une des figures de la nuit, Jean-Pierre Gleize, patron de restaurants dont le célébrissime « Les Coulisses ». En 2006, lorsque les policiers de la direction centrale des courses et jeux apprennent que le Marseillais, déjà à la tête de plusieurs établissements, fréquente les tables du « Club Toulouse bridge », boulevard de Strasbourg, pour jouer au poker, les enquêteurs le soupçonnent de vouloir reprendre le club à son compte pour blanchir de l'argent. « L'enfant de la rade » et trois autres responsables de l'association sont arrêtés. Trois d'entre eux, dont Jean-Pierre Gleize, sont écroués durant 12 jours. Cinq ans plus tard, que reste-t-il de cette affaire. Pas grand-chose. Hier, les quatre prévenus, se sont présentés devant le tribunal correctionnel. Jean-Pierre Gleize, 51 ans, Claude Marbleu, 55 ans, ex-président du club de bridge, Jean-Claude Sabatié, 68 ans, ex-trésorier et Christian Fedou, 53 ans, joueur de cartes, étaient poursuivis pour participation à la tenue d'une maison de jeux et de hasard. Chemise clair, veste sombre, le patron des Coulisses, aussi à l'aise devant une table de poker que devant les juges clame sa bonne foi. « Je suis un joueur, pas un organisateur. Le Texas Hold'em est un jeu de psychologie, pas de hasard. Alors forcément, je parle beaucoup, j'ai l'accent marseillais, ce sont des choses qui jouent contre moi », admet le prévenu qui a bénéficié d'un non-lieu sur le volet blanchiment. Même discours chez les trois autres prévenus. « Gleize n'a jamais dirigé, ni même commandé l'association de bridge. Avant lui, les étudiants avaient déjà lancé la mode des parties de poker », déclarent les ex-responsables de ce cercle de jeu qui avaient l'habitude de se partager des reliquats de droits de place du public à l'issue des parties. Des sommes d'environ 2 500€. Des montants qui ont échappé au contrôle de l'État et à ses prélèvements. Mais le nœud de l'affaire est ailleurs. Pour dédouaner ses quatre clients Me Simon Cohen veut prouver que le Hold'em poker n'a rien d'un jeu de hasard. « Les grands champions trustent les premières places depuis 5 ans. On ne peut plus appeler cela de la chance mais de la stratégie », assure l'avocat. Trois témoins, des anciens champions de bridge ou de poker, cités par la défense, font l'éclatante démonstration que ce jeu, à deux cartes ouvertes, fait appel à une dose de psychologie et un brin d'intelligence. Et à l'intention des plus septiques, Me Cohen sort l'argument massue : « Une étude portant sur 103 millions de mains de poker démontre que seulement 12 % des mains sont emportées par le joueur qui a la meilleure main de départ. »
http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/17/1109228-le-patrons-des-coulisses-poursuivi-pour-la-tenue-d-une-maison-de-jeux-de-hasard.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire