jeudi 30 juin 2011

Règlement de comptes conjugal

Le 23 septembre 2009, dans la soirée, un petit frère paniqué envoie un SMS à son grand frère majeur : le père, séparé de sa concubine et récemment sorti de prison, menace avec un fusil la mère de famille et va tirer. Effectivement, quand le grand frère arrive enfin (il était occupé vers Valenciennes), la mère a reçu une balle dans la cuisse. Une partie de celle-ci a été très abîmée. Et, alors que le coup a été tiré au moins 45 minutes avant, les secours n'ont pas encore été alertés par le tireur ! Quant au petit frère, que l'homme au fusil a menacé de tuer, il est terrorisé.
Belkacem Boumaza, un Hémois âgé aujourd'hui de 41 ans, est venu dans la maison qu'il connaissait bien en pénétrant par la véranda. Il le répète hier devant la présidente Nourith Reliquet : « C'est un accident, j'ai dû tapoter le canapé avec le bout du fusil et le coup est parti ». En réalité, il s'agit d'une cartouche de chevrotines. La gerbe des plombs, pour l'essentiel, a touché l'ex-concubine.


La procureure explique : « En réalité, on voit bien dans cette affaire toute la problématique des femmes subissant la violence conjugale. Elles sont enfermées dans la terreur. Il existe d'ailleurs une escalade. On les humilie, on les frappe et, ensuite, les violences deviennent de plus en plus graves ». La victime, défendue par Me Thibaud Lemaitre, avait cherché à porter plainte à plusieurs reprises.
« Je n'ai jamais voulu la tuer ou la blesser, je voulais me suicider, j'ai été trahi, j'avais perdu mon honneur » assure le prévenu.
Évidemment, du côté de l'accusation et de l'avocat de la victime, on souligne cette scène où le tireur paraît-il accidentel continue à menacer son ex-compagne alors que celle-ci, effondrée sur le canapé, baigne dans son sang.
Maison luxueuse au nom
de sa compagne
Le contexte de ces violences conjugales est tout à fait particulier. Le prévenu rappelle qu'il avait mis au nom de sa compagne une maison luxueuse, des meubles de prix, de l'argent. « Elle ne voulait accepter aucun arrangement » dit-il. Évidemment, l'ancien braqueur ne pouvait guère mettre à son nom des biens immobiliers ou mobiliers ; même chose pour des dépôts d'argent officiels : fisc, police et justice auraient été tentés d'y jeter un coup d'oeil suspicieux.
La procureure demande quatre ans de prison contre « un prévenu qui a l'habitude d'exercer des violences sur les autres ». Me Julien Bensoussan défend avec vaillance la thèse de l'accident. La présidente Reliquet annonce après délibérations quatre ans de prison dont un an avec sursis et mise à l'épreuve

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/06/29/reglement-de-comptes-conjugal.shtml

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