mercredi 29 juin 2011

Meurtre de Clélia : le procès, toujours aussi tendu, devrait se terminer ce soir

La faculté des magistrats et avocats à se trouver des motifs de querelle étant inépuisable, le procès du meurtre de la pauvre Clélia a repris ce matin comme il se traîne depuis deux jours : dans la tension et l'agressivité, d'où aura bien du mal à émerger la vérité.

Pire, ces comportements hostiles et impolis semblant avoir une tendance contagieuse, l'accusé a même semblé vouloir se mettre au niveau, ce matin, ce qui n'est évidemment pas dans son intérêt. On peut toutefois comprendre un certain agacement, à entendre le portrait qu'ont dressé de lui deux jeunes femmes qui ont fréquenté le couple Clélia – Julien et ses soubresauts.
L'une après l'autre, elles sont venues ce matin raconter un jeune homme calme, pondéré, poli, mais qu'une extrême jalousie transformait parfois en impulsif violent, « mi-ange, mi-démon », a dit l'une d'elle. Toutes deux sont allées en vacances à Valras avec le jeune couple et racontent un séjour gâché par les querelles. Des disputes, des insultes, des gifles, et même un soir, un couteau, sorti par Julien Sailly à l'encontre d'autres jeunes gens.
Au milieu de ce prétoire tendu, accrochées à la barre comme pour ne pas se laisser emporter par l'agressivité ambiante, ces deux jeunes femmes ont eu bien du mal à expliquer le détail de tout cela. Luc Frémiot, l'avocat général, que Blandine Lejeune, avocate de la famille de Clélia, a été tentée de suivre sur ce point, avait cru comprendre qu'il s'agissait de régler un problème de cigarette. Un couteau pour une cigarette. Eric Dupond-Moretti se lève, alors, et rafraîchit la mémoire de l'une de ces deux dames. A la réflexion, il y a aussi une histoire de provocation avec une bande de skinheads. Un couteau pour se défendre des skinheads, alors ?
« C'est tout de même autre chose, non ? » Dupond-Moretti s'assied et la présidente demande à son client de se lever pour s'expliquer à propos de tout cela, ainsi que d'une violente dispute entre les deux jeunes amoureux, dans la maison de l'une des deux témoins.
C'est là que Julien Sailly aurait mieux fait de s'en tenir à la politesse qu'il affiche depuis lundi matin. La présidente Sylvie Karas l'interrompant d'une question supplémentaire, il reprit cette phrase qu'on entend à tout bout de champ depuis deux jours, et sur le même ton excédé : « Vous permettez que je termine ? »
Bon, terminez donc : « J'ai été le premier à dire que cela arrivait. Clélia et moi, on se disputait, c'est vrai, il y avait même parfois des gifles, je n'ai jamais dit le contraire. Il n'y a pas de problème avec ça. » Et, l'une des deux dames ayant fait remarquer qu'elle aussi avait subi des violences de la part de son ex-mari : « Elle est là, aujourd'hui. Elle n'est donc pas morte. Elle a subi des violences mais ça ne fait pas de son mari un meurtrier. Moi, je reconnais des querelles avec Clélia, mais ça ne fait pas de moi un meurtrier. »
Le verdict devrait être rendu ce soir. Tard. 
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/06/29/article_meurtre-de-clelia-le-proces-toujours-aussi-tendu.shtml
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