jeudi 23 juin 2011

Réveillon Facebook : qui paiera les dégâts ?

Après les vols et dégradations commis lors du réveillon Facebook du 1er janvier 2011 à Albi, cinq jeunes sont poursuivis. Trois ont comparu hier au tribunal d'Albi.
Organisé par un adolescent, le réveillon Facebook a laissé « un spectacle de désolation » dans la maison de ses parents, qui lui avaient laissé le champ libre. Liquides renversés partout, alcool « à patauger », fauteuil cassé jeté par la fenêtre, salle-de-bain couverte de mousse à raser et de dentifrice, vol d'argent, d'un blouson, de parfums, d'un baladeur et d'un fusil d'assaut neutralisé. Sur cette description apocalyptique, toutes les parties sont d'accord. Tout est parti de l'initiative du jeune, qui a invité par l'intermédiaire du réseau social un groupe de copains la nuit de la Saint-Sylvestre. Mais l'information est parvenue aussi à ceux qu'il a appelé « les indésirables », qui se sont invités aussi. Me Philippe Bonnecarrère, avocat de la famille, a admis « la naïveté du garçon, qui s'est retrouvé avec 120 invités, là où il en attendait 30 ou 40, dans des conditions qu'il n'a pas pu maîtriser. Cela s'est traduit par des vols et dégradations aberrantes, d'une totale stupidité. » Dégâts découverts le matin du 1er janvier par le grand-père, le père et la police. Désignés par deux des organisateurs, cinq jeunes ont été renvoyés devant la justice, deux mineurs devant le juge des enfants et trois majeurs qui ont comparu hier devant le tribunal correctionnel d'Albi. Tous âgés de 19 ans, ils sont poursuivis pour violences en réunion (la soirée s'était finie en bagarre) et deux pour détérioration de biens d'autrui. L'un d'eux a fait éclater une bouteille en voulant l'ouvrir avec sa chaussure faute de tire-bouchon et s'est blessé à la main avec du sang répandu sur la façade. L'autre a explosé une bouteille sur un mur. Pour Me Bonnecarrère, les prévenus doivent assumer collectivement le préjudice, évalué à 3 955 € après « ce saccage ».

« Autel indemnitaire »

« Vous n'avez eu aucun mot d'excuses pour les victimes », s'indigne le procureur, François Hébert, pour qui « c'est une façon détestable de fêter le nouvel an ». Très sévère dans ses propos envers « ces jeunes de bonnes familles albigeoises » au casier vierge, il a requis 140 heures de travail d'intérêt général. Deux avocats ont plaidé la relaxe. « Mon client est arrivé à 23 h 45 et à 0 h 18, il était aux urgences de l'hôpital pour soigner sa plaie béante à la main. Il y a eu du grabuge avant et après », plaide Me Philippe Ichard. De son côté, Me Éric Soulans ne voit pas pourquoi on sacrifierait seulement quelques jeunes « sur l'autel indemnitaire », appelés à payer pour tous les autres. « On en poursuit seulement cinq sur 120. C'est inouï ! », s'exclame Me Françoise de Angelis, qui a réclamé des investigations complémentaires pour faire la lumière sur « ce gros désastre ». Délibéré le 6 juillet.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/22/1112869-albi-reveillon-facebook-qui-paiera-les-degats.html

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