mardi 21 juin 2011

tentative de meurtre sur son ex-compagne

Un Pennois de 45 ans est jugé jusqu'à demain soir devant les assises, accusé de tentative de meurtre sur son ex-compagne et de violences volontaires sur des gendarmes. Deux souffrances face à face.
Il n'est certes pas inhabituel de trouver dans un box de cour d'assises un accusé au parcours de vie abîmé. Celui-ci en dépasse beaucoup d'autres. Vingt-trois hospitalisations en établissement psychiatrique en vingt ans, une alcoolisation massive et quotidienne dès l'adolescence et une existence parsemée d'une multitude de tentatives de suicide... L'homme qui doit répondre depuis hier, devant la cour d'assises de Lot-et-Garonne de tentative de meurtre sur son ancienne concubine et de violences volontaires aggravées sur quatre gendarmes, déclare pour le moins un itinéraire « chargé ». Dépressif, fragile, alcoolique, donc, à la vie professionnelle instable et sentimentale chaotique, Stéphane Duhamel, habitant de Penne d'Agenais âgé de 42 ans au moment des faits a vu hier ce triste itinéraire disséqué devant la cour et les jurés. Et devant, bien sûr, sa victime, une femme de 40 ans à qui il a fait endurer un calvaire il y a trois ans. Des tranches de vie si sombres que son propre avocat, Philippe Bellandi l'interpella : « Je souhaiterais que vous nous raconteriez au moins un moment heureux… ». Et jusqu'à la propre mère de l'accusé : « T'as pas été heureux ? »… «Non ».
Ce 23 octobre 2008, hospitalisé après une tentative de suicide (encore une…), ce Pennois avait réclamé de son ex-compagne qu'elle puisse le ramener à son domicile. Une fois arrivés, Il lui demandait d' entrer à l'intérieur, « pour lui donner une lettre ».

Une lame de 19 cm

En guise de courrier, il saisissait un couteau de cuisine que les enquêteurs retrouveront ensuite, taché de sang, sous le canapé. Un couteau de plus de 30 cm de long avec une lame de 19 cm. Après l'avoir projetée à terre, il leva son bras armé au-dessus d'elle. La dame s'en sortit en l'aspergeant de gaz lacrymogène avec la bombe qu'elle avait auparavant récupéré dans sa voiture. Court répit son agresseur lui assénait un coup de poing, avant de l'étrangler avec un câble électrique. Demandant grâce, elle se vit répondre : « Avant de crever, tu vas me faire l'amour… ». L'ex-compagne réussit finalement à s'échapper par la fenêtre, en sous-vêtements et maculée de sang. Son agresseur sera interpellé par les gendarmes deux heures plus tard dans la campagne environnante, après une longue « chasse » à l'issue de laquelle il a percuté deux véhicules des militaires. Il avait dans sa voiture une bonbonne de gaz et arguait qu'il voulait « se faire sauter la tête ».
Lors du premier jour de son procès, le quadragénaire dit hier ne se souvenir de rien, «juste des flashs», contraignant la présidente de la cour, Annie Cautres, à reprendre ses premières déclarations. Une amnésie quasi totale qui n'a probablement pas satisfait la victime, en pleurs durant sa longue audition, en fin de journée. Ce matin, plusieurs experts viendront éclairer la cour. Si tant est que cela soit possible.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/21/1111919-avant-de-crever-tu-vas-me-faire-l-amour.html

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