vendredi 22 juillet 2011

Chèques volés : il savait qu'il paierait

Les faits se passent à Lille. Le 5 mai 2011, une télévision et un ordinateur sont dérobés dans un appartement. Puis dans la nuit du 9 au 10 juillet, ce sont deux lecteurs DVD et un graveur qui sont volés dans un logement dans lequel l'auteur est entré par effraction...
S'ajoute une accusation de chéquier volé et utilisé.


J.B. reconnaît les faits. Tous. Y compris les plus flagrants, évidemment : la falsification ou contrefaçon de chèques pour les sommes de deux fois 349 E à destination d'une grande surface et 59 E pour un tabac. « J'ai trouvé le chéquier dans le premier appartement » , explique le prévenu. « Je l'ai fait parce que j'étais en déprime, je n'étais pas bien. Mais je savais que je paierai pour ça. J'ai même donné ma propre pièce d'identité pour payer avec le chèque volé à Carrefour. » J.B. semble effectivement plus paumé suite à des accidents de la vie que réellement voleur au long court. Il raconte ce qui l'a mené, ces derniers mois, à la rue et la drogue. Une séparation « il y a trois mois » qui l'a poussé à vivre à l'hôtel, ne trouvant pas de logement faute de garant. « Ça me coûte 900 E par mois. Avec les 1 100 E que je gagne au chômage, c'est dur. » Il s'est retrouvé à la rue pendant 10 jours. Est par la même occasion tenté par la drogue, l'héroïne, qu'il avait réussi à lâcher grâce à un traitement.
« Je suis un peu toxicomane mais j'ai pas l'intention de retomber là-dedans », dit-il, expliquant que c'est en fréquentant durant les 10 jours d'errance sans logement les dépendants hantant les rues qu'il a « un peu » replongé.
Tout cet enchaînement l'a mené au vol. Mais aujourd'hui, ce qu'il veut c'est retravailler, s'occuper de son enfant dont il a la garde un week-end sur deux.
« Je suis électricien, quand je travaille je gagne 2 500 E par mois. » « Mon client devait satisfaire un besoin urgentissime, plaide son avocate, Me Parafiniuk. Il était à la rue. Il m'a dit qu'il avait essayé de contacter le 115 mais on lui a répondu qu'il n'y avait pas de place... Il n'a pas résisté à la tentation. Mais je vous demande de noter que ce monsieur n'a pas eu affaire à la justice depuis 10 ans. » Le procureur, qui reconnaît à J.B. la qualité de « savoir se vendre » requiert 8 mois de prison dont 6 avec sursis.
Ses réquisitions seront suivies, accompagnées de 300 E de dommages et intérêts pour la partie civile pour le préjudice matériel et 300 E pour le préjudice moral

http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/07/21/cheques-voles-il-savait-qu-il-paierait.shtml

Aucun commentaire: