vendredi 22 juillet 2011

Trois ans de prison ferme pour le braqueur des supérettes

Profil atypique pour celui que l’on a surnommé le « braqueur des supérettes ». L’homme qui apparaît à la barre semble timide, posé. Une voix douce et repentie qui ne colle pas avec les faits qui lui sont reprochés. Et pourtant, Frédéric Rivat, trente-huit ans, reconnaît sans rechigner ses actes, dont certains « sont passibles d’une cour d’assises », comme le fera remarquer dans sa plaidoirie le substitut du procureur.
Extorsions par violence par deux fois, tentative d’extorsion par violence, vol et transport d’arme de poing de 7 e catégorie sont les chefs d’accusation qui lui sont imputés, bien loin de l’image d’enfant de chœur que le prévenu veut donner. Peut-être parce que depuis ces braquages et ce vol, le prévenu a stoppé sa consommation d’héroïne. Car le fond de l’affaire semble trouver son origine dans le monde de la drogue. « Je devais pas mal d’argent à mes fournisseurs. J’avais beaucoup de pression, ma famille était menacée de représailles. J’avais besoin d’argent liquide tout de suite. Dans la panique, je n’ai pas trouvé d’autres solutions que d’aller chercher l’argent là où il se trouvait », explique le trentenaire. Et lorsque Frédéric Rivat va « chercher de l’argent », il le fait avec agressivité selon les témoins, dont l’un deux est présent à la barre. « Vous avez menacé le gérant du Petit Casino « de le fumer ». Lorsque la gérante d’un primeur a refusé de donner sa caisse, vous lui avez dit : « Par qui je commence ». Au niveau du préjudice moral subit par les victimes, vous en pensez quoi ? », demande la présidente. Ce à quoi le prévenu répond : « Ce n’est pas dans mon vocabulaire. Je ne m’en rappelle pas. Mais c’est vrai, j’ai été menaçant. » L’homme semble se repentir : « Je ne comprends pas comment j’ai pu faire ça. Et si j’avais une arme en permanence, c’est parce que j’avais peur. Mais elle n’a jamais été chargée. » Et d’adresser un dernier mot à l’une des victimes : « Je suis sincèrement navré. J’ai remboursé ce que j’ai pris, mais je sais que ce n’est pas suffisant. » Une repentance qui aura laissé Pierre-François Long, le substitut du procureur de marbre. « Le premier mot qui me vient à l’esprit est déroutant. Entre le dossier et le comportement de M. Rivat et la personne qui se présente à la barre, on se demande si c’est bien la même personne. Mais on peut se poser la question : si le prévenu n’avait pas été arrêté en avril 2010, que ce serait-il passé ? Quand on tombe dans la drogue, on a plus le sens des réalités. Pas sûr qu’il se serait arrêté. Il y a quand même eu des violences psychologiques avec une arme. » Pour ces raisons, le ministère public demandait une peine de quatre ans et demi de prison (dont dix-huit mois avec sursis) avec mandat de dépôt, obligation de soins et de travailler, indemnisation des victimes et interdiction d’entrer en contact avec elles. La défense, représentée par M eSchott, insistait sur le fait que son client « devait être puni. Il est venu avec cette idée en tête, il a fait un travail sur lui-même. Mais je ne suis pas d’accord avec les réquisitions du parquet lorsqu’il demande un mandat de dépôt. Vous voulez le mettre en dépôt alors qu’il est en cure. Il a apporté la preuve qu’il se soignait et celle, qu’après sa cure, il aura un travail ! » Et de poursuivre : « Quatre ans et six mois ? Mais revenons sur Terre ! Il faut une peine raisonnable pour ce garçon. » Une peine que le prévenu n’aura pas eu l’occasion d’entendre car, au beau milieu de la plaidoirie de son avocat, a quitté la salle… pour ne plus revenir ! La présidente suivait à la lettre les réquisitions du parquet. L’un des chefs d’accusation était même requalifié en extorsion aggravée. En revanche, le mandat de dépôt n’était pas prononcé.
http://www.leprogres.fr/haute-loire/2011/07/20/trois-ans-de-prison-ferme-pour-le-braqueur-des-superettes

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