La preuve d'un viol
A ce moment-là, l’affaire ne faisait pour moi pas de doutes. Puis la sœur m’a appris qu’elle était enceinte et qu’elle comptait avorter. Pour elle, c’était la preuve du viol, puisqu’elle disait n’avoir eu aucun rapport sexuel, hormis celui subi avec son frère. Je lui ai donc proposé de faire un test ADN sur l’embryon pour obtenir la preuve absolue. C’était une nouveauté à l’époque. J’étais alors très confiant : le test devait confirmer le viol. Mais, après quelques semaines, coup de théâtre : le laboratoire scientifique de Lille m’apprend que le frère n’est pas le père. Ce que confirmera une contre-expertise. Celui-ci a été libéré après trois mois et demi de prison. Je me suis pris une vraie “claque dans la gueule”. J’ai appris que, devant un juge, vous avez des gens qui présentent bien et d’autres qui ne savent pas se défendre. Ce n’est pas pour ça qu’ils sont coupables. Aujourd’hui, dans une instruction, je me méfie toujours des éléments subjectifs, des impressions. Je me concentre sur les faits."Cette histoire est aussi racontée dans le livre de Marc Trévidic « Au cœur de l’antiterrorisme », paru aux éditions JC Lattès
http://www.parismatch.com/Actu-Match/Politique/Actu/Le-juge-Marc-Trevidic-J-ai-envoye-un-innocent-en-prison-313431/
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