Le procès du prévenu pour la mort de Willy Dourver, 29 ans, au bois d'Yzeux le 16 octobre 2010, est reporté. Lors de l'accident, l'homme roulait sans permis.
On va revivre un calvaire». Edwige Dourver, la petite sœur de la victime, éclate en sanglots après l'annonce du report de l'audience au 12 octobre prochain. La déception et la colère se lisent dans les visages de la trentaine de proches venus assister au jugement de M.M. pour homicide involontaire.
M.M, 35 ans, est le principal suspect du décès de Willy Dourver, d'Ailly-le-Haut-Clocher (Somme), père d'une petite fille de 3 ans, mort dans un accident de voiture à l'entrée de Flixecourt le 16o ctobre dernier.
Cause du report: aucun interprète n'a été convoqué. Car M.M. est Bangladais et parle très peu le français. L'incompréhension tenaille les proches de la victime. «Willy ne devait pas mourir si jeune. On veut de la prison ferme pour le coupable», s'écrie Marie-Josée, la mère de la victime. L'audience a beau être reportée de plusieurs mois, les faits sont gravés dans la mémoire des personnes présentes lors de l'accident. « Il était en perte de contrôle totale du véhicule »
Ce 16 octobre 2010, tous vont fêter l'anniversaire de ce contrôleur technique automobile «combatif et prévoyant de la vie», décrit Lynda Jumel, la sœur aînée de Willy. M.M roule avec un fourgon Mercedes immatriculé dans le Val d'Oise sans permis et sans carte grise.
Sur la route départementale D1001, il conduit à une vitesse folle et franchit à plusieurs reprises la ligne continue selon Ludovic, le conducteur du premier véhicule percuté par le fourgon. «Le conducteur était en perte de contrôle totale. Il s'est retrouvé dans ma voie. Au moment du face-à-face entre nos deux voitures, j'ai donné un coup de volant pour l'éviter. Et il s'est projeté dans l'Audi de Willy puis dans la Renault Scénic de sa sœur aînée.»
Selon la famille de la victime, l'homme, travaillant sur les marchés, se dépêchait pour se rendre à une foire près de Berck (Nord-Pas-de-Calais). Les tests d'alcoolémie et de stupéfiants étaient négatifs. Depuis l'accident, M. M. rejette sa responsabilité. «Il ne nie certes pas l'accident, mais il a été blessé, il ne souvient pas de tout», précise Me Jiesslen, son avocate.
«Cet homme n'a pas qu'un mort sur la conscience, il nous a tous tués», confie Esméralda, la compagne de Willy grièvement blessée lors de l'accident, le visage tendu.
À la sortie du tribunal, le conducteur du fourgon et son avocate prennent une autre porte pour ne pas croiser la colère des proches.
http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Le-proces-du-drame-d-Yzeux-reporte
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