mercredi 10 août 2011

Six mois ferme pour avoir frappé sa compagne enceinte de 4 mois

Les violences faites aux femmes sont toujours intolérables et, de ce fait, immanquablement sanctionnées par les tribunaux. Surtout lorsqu'il y a des circonstances aggravantes.
Ce qui est évidemment le cas, lorsque la victime est enceinte et, ainsi, particulièrement vulnérable.
Lundi après-midi, en comparution immédiate, David Cabaret, 24 ans, a ainsi été condamné à six mois de prison ferme et à la révocation d'un précédent sursis de six mois, peine qui aurait pourtant dû lui servir de leçon, lorsqu'il avait eu à répondre de faits analogues, en 2007, commis déjà sur la même compagne, avec laquelle il s'est rabiboché par la suite.
En fait, la sanction a même été plus lourde, puisque le tribunal correctionnel a fait application de la peine plancher de deux ans, tout en lui accordant un nouveau sursis de dix-huit mois, avec mise à l'épreuve pendant deux ans, assortie surtout de l'obligation de se soigner de son addiction à l'alcool et aux stupéfiants.


Toujours est-il qu'il est parti, à l'issue de l'audience, pour une année derrière les barreaux. Et qu'il ne verra donc pas naître son enfant, dans cinq mois. Du coup, sa compagne, présente à l'audience, s'en est allée de son côté en larmes, bouleversée d'avoir été l'accusatrice et la responsable de son incarcération, alors qu'elle n'en demandait pas tant, voulant juste qu'il arrête de boire, ainsi que l'avait fort bien expliqué son avocat, Me Richard Delgenès, en ne sollicitant d'ailleurs qu'un euro symbolique de dommages-intérêts.

Elle le suppliait d'arrêter

Mais, dans un tel cas, quand bien même la victime sollicite la mansuétude, il reste du devoir du ministère public de défendre la société et, en l'occurrence, les femmes battues. D'où de fermes réquisitions du substitut - femme elle-même - devant la gravité des faits, David Cabaret n'y étant effectivement pas allé de main morte, à tous les sens du terme, lorsque vendredi dernier, complètement ivre, il avait fait irruption en fracturant la fenêtre du rez-de-chaussée, dans leur appartement du boulevard Gambetta, à Charleville. Et qu'il avait alors asséné plusieurs coups violents à sa compagne, le suppliant pourtant d'arrêter de peur de perdre son bébé… ce qui aurait fort bien pu arriver et même pire, ainsi que l'a envisagé la magistrate !
La police étant déjà intervenue, un moment plus tôt pour calmer une première scène, le violent avait dès lors été maîtrisé manu militari ; sa fouille permettant, en plus du reste, de découvrir de la résine de cannabis, dissimulée dans une chaussette.


Face au président Franck Wastl-Deligne, David Cabaret avait perdu, lundi, toute agressivité. Il faisait même presque peine à voir, en assumant totalement l'ignominie de son attitude, l'expliquant uniquement par la boisson et les stupéfiants.
Ce que Me Francis Pierroux n'a pas manqué de relever, en plaidant la capacité de cet homme « à devenir un bon père, lui qui a d'ailleurs fait volontairement l'enfant, qui a assisté aux échographies et qui a envoyé une lettre de contrition à sa compagne » ; l'avocat faisant valoir, comme l'avait dit à sa façon Me Delgenès, « qu'il s'agit, en fait, de gens qui s'aiment malgré tout », convaincu « que la prison n'arrangera rien ».
Le tribunal a, certes, tenu compte de cette analyse, mais n'en a pas moins sanctionné un inadmissible comportement. Et c'est un Cabaret, « vert », qui est ainsi parti pour la maison d'arrêt, sous escorte…
http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/six-mois-ferme-pour-avoir-frappe-sa-compagne-enceinte-de-4-mois

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