En mai dernier, l'enfant apporte son cahier à l'institutrice pour qu'elle corrige son devoir. Alors qu'elle est tout près du petit garçon, elle remarque des traces de griffures sur sa tempe et une poche bleue sous l'œil. Elle lui pose quelques questions mais Max répond qu'il n'a pas le droit de parler, sinon « maman aura des ennuis ». Une réponse qui va renforcer le besoin d'en savoir plus. Le constat du médecin de la petite enfance est sans appel : plusieurs traces de sévices partout sur le corps de l'enfant, dont certaines très anciennes.
Planter des choux
L'enfant va finir par céder sous la pression des questions : sa mère le bat régulièrement. Les punitions de retour de l'école sont presque systématiques. Max raconte alors les coups de ceinture « avec le rond en fer » (la boucle), les gifles et la punition du « planter des choux » : l'enfant est debout, sur une jambe, un doigt au sol. Généralement, pendant une demi-heure. D'origine camerounaise, Claire se défend, arguant d'une pratique culturelle : « Moi aussi j'étais punie quand je faisais des bêtises ». La présidente Gadoullet réplique : « C'est bien d'éduquer ses enfants, mais pas par la violence ». Pour Élisabeth Toujas, partie civile, « on ne peut pas s'abriter derrière une culture pour justifier les violences contre les enfants. Il y a des règles qui sont universelles, du Bénin à la Suède. Ces violences ne sont pas fortuites, sous le coup d'une colère, mais régulières et sévères ».Toupie volée
En mai dernier, elles ont été d'autant plus sévères que l'institutrice avait soupçonné Max du vol d'une toupie au détriment d'un camarade. Sans chercher à savoir si le petit avait ou non volé cette toupie, Claire avait eu la main lourde. à la barre, elle ne se démonte pas, conteste la version de son fils, de l'institutrice, du médecin. Bref, elle reste droite dans ses bottes. Et c'est ce qui va pousser la procureure Dasté à proposer autre chose qu'une simple peine d'avertissement : « Son attitude à l'audience démontre qu'elle n'a pas tout compris, que les violences doivent cesser définitivement ». Pour la défense, au contraire, « elle se rend bien compte qu'elle a mal agi et ne recommencera jamais ».Le tribunal n'a pas été persuadé par l'argumentaire : 6 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve pendant 2 ans.
http://www.ladepeche.fr/article/2011/08/09/1143330-une-mere-violente-condamnee.html
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