vendredi 9 septembre 2011

Accident mortel sur la voie rapide de Cannes: quatre ans de prison pour le conducteur

Un demi-tour illicite sur la voie rapide de Cannes fait un mort, le 9 juin dernier. Un drame de la route qui s'est soldé par le décès d'un motard cannois de 39 ans et l'incarcération immédiate du conducteur de la voiture, âgé de 28 ans. Hier, le tribunal correctionnel de Grasse avait la lourde tâche de juger le chauffard. « Je tiens à rappeler que la sanction pénale n'est pas une vengeance », a notifié en préambule d'audience, le président du tribunal, Michel Redon. Comme pour prévenir les deux parties qu'aucun débordement ne serait toléré. Message reçu. Retour sur les faits.
Présence d'alcool dans les analyses
Il est 6 h 45, R.M s'engage sur la voie rapide au-dessus de la gare SNCF, à bord d'un véhicule immatriculé au Maroc. Accompagné d'une amie, qu'il venait de rencontrer, il décide soudainement de rentrer chez lui. Ne prenant pas la peine de le faire au feu rouge suivant, il franchit la ligne blanche pour engager sa manœuvre. « Je n'ai pas vu la moto arriver dans l'angle mort et je n'ai pu éviter le choc », a-t-il déclaré aux policiers du commissariat de Cannes.
Malgré les soins rapidement prodigués par les secours, la victime, père d'un enfant de trois ans, décède des suites de ses blessures avant son transfert à l'hôpital.
L'éthylotest va révéler un taux d'alcoolémie avoisinant la limite autorisée des 0,40 mg. Le conducteur, barman de profession, reconnaît être allé dans plusieurs bars de Cannes et avoir bu « quelques verres de vodka ». Un contexte alcoolisé que le tribunal n'a pas retenu dans ses préventions. Du côté de la défense, la vitesse excessive à laquelle roulait le motard a été évoquée lors de la plaidoirie. « On n'est pas là pour revenir en arrière. Et la victime ne pensait évidemment pas trouver d'obstacle sur sa route, même si elle arrivait à vive allure. »
Les parents de la victime, ont ajouté, humblement. « En perdant notre fils, c'est un peu aussi notre petit-fils que l'on a perdu. Notre fils étant séparé. » Une délinquance routière qui fait bondir le représentant du ministère public, Céline Raignault : « 30 % de nos prisons sont remplies d'individus qui ont enfreint la législation routière ». Sollicitant une peine de prison de trois ans. Réquisitions dépassées par le tribunal qui a prononcé quatre ans d'emprisonnement et une interdiction de conduire ou de passer son permis en France pour une durée de cinq ans. Le conducteur devra s'acquitter, au titre du préjudice moral, de la somme de 60 000 euros pour les parents et le fils de la victime. Les avocats de la défense pourraient faire appel de ce jugement.
http://www.nicematin.com/article/cannes/accident-mortel-sur-la-voie-rapide-de-cannes-quatre-ans-de-prison-pour-le-conducteur

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