fonctions pour obtenir des faveurs sexuelles de la part de femmes victimes de violences conjugales. » La lettre était adressée au directeur départemental de la sécurité publique en 2008.
Coup de tonnerre au sein du commissariat de Bourg-en-Bresse où le policier mis en cause, très apprécié de ses collègues, est soumis à une enquête interne qui le lave de tous soupçons.
Mais le corbeau s’acharne. Pendant deux ans, sept autres missives suivront, à destination du ministre de l’Intérieur et du procureur. Toujours les mêmes abjections, et au passage des insinuations sur d’autres policiers qui seraient plus préoccupés par leurs « hormones mâles » ou leurs activités annexes que par leur devoir.
Surtout, le corbeau s’attaque à l’épouse du policier. Aux noms « d’habitants » de sa commune il écrit à son employeur. Il assure qu’elle vit aux crochets de la société et a simulé un faux accident du travail. L’épouse reçoit même des appels téléphoniques nauséabonds : « Votre mari est un tombeur, il vous trompe… »
Quand en 2010 la police arrête enfin le corbeau, c’est la consternation. Il est de la « maison ». C’est un ancien policier. Il avait entraîné dans son délire une amie d’enfance, chargée de poster les lettres et de téléphoner.
Pourquoi ? L’ancien policier était persuadé que son collègue l’insultait, et voulait prendre sa place. « J’étais opprimé. C’était comme un complot. On me rendait responsable de tout. J’entendais des bruits de couloir. Je ne pouvais plus l’entendre, plus le voir. Écrire ça me soulageait, c’était une thérapie. J’étais dans l’optique de faire du mal », a avoué le prévenu lors de son procès mercredi. Son expertise psychiatrique a révélé des « idées de persécution ».
Le policier victime, lui, n’a pas souhaité trop enfoncer celui qui aurait pu avoir raison de sa carrière et de son couple. Très digne, il s’est demandé si une certaine « jalousie » n’était pas à l’origine de ses déboires.
« C’était une entreprise machiavélique de démolition, a résumé M e Bloise, son avocate. C’est un dossier pathétique. Je suis atterrée car c’est quelqu’un qui a lutté contre la délinquance, qui connaît les ravages de ce genre d’agissements sur les victimes. Moralement, sa qualité de policier est aggravante. » Et de requérir un an de prison avec sursis et mise à l’épreuve contre lui, et six mois avec sursis contre sa complice.
« Sous l’uniforme, il reste un homme, avec une pathologie mentale », a tempéré M e Frémion.
Le tribunal a condamné le corbeau à dix mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve et sa complice à quatre mois avec sursis.
http://www.leprogres.fr/ain/2011/09/09/le-corbeau-etait-un-policier-qui-voulait-se-venger-d-un-collegue
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