Sur le banc des parties civiles, six mamans et six papas ont pris place. Deux enfants aussi. Nathalie (prénom changé) d'abord. L'enfant se trouvait en CE2 à l'école primaire Quinet-Bert à Roubaix. « J'étais amoureux d'elle », soupire l'instituteur. Des attouchements, des pressions, des photos. L'enfant se plaint à ses parents. Lesquels demandent des explications au professeur des écoles. Hésitations, dénégations. L'enfant insiste. D'autres parents se plaignent. La police est avertie.
« Des explications du prévenu qui me font bouillir intérieurement », notera la procureure Catherine Thomas-Cabanettes. Car, effectivement, outre l'excuse de « l'amour » pour Nathalie, on ne comprend pas toujours si le prévenu nie ou pas les faits. Finalement, cinq autres enfants, dans la même école, sont déclarées victimes du même instituteur. La police a perquisitionné le domicile du suspect et, dans son ordinateur et son appareil photo, on a découvert d'étranges choses. Des photos volées, notamment, des six petites victimes où l'objectif s'attarde sur des zones intimes de leur corps.
De telles photos, en elles-mêmes, sont d'ailleurs juridiquement assimilables à des violences.
L'affaire rebondit lorsqu'on s'aperçoit qu'en 2003 à Mons-en-Baroeul, une enfant âgée de 13 ans avait été la victime du même instituteur qui avait effectué un remplacement de quelques jours dans une école. Michèle (prénom changé) avait effectué une dénonciation circonstanciée mais on ne l'avait pas crue. Elle avait été victime d'attouchements et, hier, devenue majeure, elle témoignait courageusement devant le président Hoc Pheng Chhay. Mais, à la barre, elle a surtout pleuré... Le directeur de l'école, convoqué comme témoin par Me Emmanuel Riglaire, explique qu'à l'époque, les faits suspectés avaient été signalés à l'inspection académique et que des psychologues avaient interrogé la victime. « Mais le dossier, faute d'éléments permettant de recouper les dires de l'enfant, avait été classé sans suite », soupire la procureure. « D'autres victimes auraient pu être évitées » , note Me Riglaire.
« La confiance des enfants envers l'adulte et l'instituteur a été trahie », insiste la procureure qui réclame quatre années de prison dont trois avec sursis et mise à l'épreuve. Me Jean-Yves Moyart souligne la solitude et la tristesse de son client : « Lui-même a été abusé dans sa jeunesse », lance-t-il. 36 mois dont 30 mois de sursis tombent. Plus interdiction définitive de fréquenter des enfants et inscription au fichier national des délinquants sexuels
http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/09/20/instituteur-pedophile.shtml
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