Sellières : à 76 ans, elle faisait régner la terreur dans le quartier

« C’était un quartier paisible jusqu’à ces deux dernières années. Les choses se sont bien dégradées… »
L’avocat de la partie civile et la procureur n’ont pas été tendres avec l’accusée, hier au tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier. Celle-ci, une dame de 76 ans, célibataire, était accusée entre autres, de harcèlement moral et de dégradations. Ces accusations ont finalement été requalifiées en violences volontaires avec préméditation sans atteinte à l’intégrité physique.
La rue des deux ponts de Sellières s’est transformée en un terrain de persécution ces derniers mois. La vieille dame harcelait la patronne du salon de coiffure situé en face de son domicile, notamment cette journée du 26 mars dernier durant laquelle les insultes ont fusé.
L’histoire remonterait à l’embauche d’un apprenti par le salon de coiffure. Celui-ci aurait garé son scooter sur le trottoir du domicile de la dame. Cette dernière en aurait pris ombrage déclarant « que le trottoir lui appartenait ». Et les choses se seraient dégradées suite à une altercation avec la patronne du salon venue défendre son employé… La septuagénaire aurait aussi dégradé volontairement le véhicule d’un autre plaignant le 25 décembre dernier alors que celui-ci s’était garé sur le même trottoir.
« Cette dame est une vieille demoiselle aigrie qui insulte et fait une mauvaise réputation au salon de coiffure de ma cliente, notamment dans son club de 3 e âge, indique l’avocat de la partie civile. Et cela tous les jours, à longueur de journée. Elle prend également sans cesse des photos du salon à toute heure. Elle épie… Ma cliente en perd ses clients et sa santé. Elle est anxieuse et dépressive. »
« Nous sommes face à une accumulation de faits, d’agissements et de comportements qui sont pénibles, lance la procureur, Virginie Deneux. 76 ans, c’est un âge respectable, si la personne l’est ! Là, nous avons à faire à un véritable tyran. Tout le monde souhaite que cela cesse. »
« Ma cliente a l’impression que tout le monde lui en veut, explique l’avocat de la défense. Elle est dans un délire de persécution. Le moindre problème prend des proportions énormes. Elle a eu des problèmes avec un locataire pour qui une partie des résidents de la rue a pris partie, notamment la patronne du salon de coiffure. Une fois que celui-ci a libéré le logement, des affiches « ne pas louer, dangereux » ont fleuri sur les murs de l’appartement. Là est l’origine du problème. Ma cliente a réagi avec ses armes. »
Elle a été condamnée à 500 euros d’amende pour les faits de violence, 1 500 euros avec sursis pour les dégradations et des dommages et intérêts pour les parties civiles.
http://www.leprogres.fr/jura/2011/09/21/sellieres-a-76-ans-elle-faisait-regner-la-terreur-dans-le-quartier