jeudi 1 septembre 2011

Nice: "Je l’ai giflée quatre fois, c’est tout..."

Il se présente à l’audience avec un maillot du FC Barcelone. Mais la victoire de Messi et des siens en Supercoupe d’Europe, vendredi à Monaco, n’a manifestement pas calmé les nerfs de Kaled Boughanmi, 33 ans. Ce soir-là, à Nice-Est, il s’est livré à un terrible déchaînement de colère envers sa compagne. Des violences conjugales qui lui valent d’être incarcéré depuis hier.

Hématomes au visage, traces de sang sur le tee-shirt, douleurs au bras, aux chevilles, au ventre où elle avait subi une délicate opération… La jeune femme de 26 ans qui se présente à la police vendredi soir, en bas de son appartement, avenue Maréchal-Lyautey, porte les stigmates d’une violente agression. Au point d’en vomir, de douleur et peur mêlées. Diagnostic : huit jours d’incapacité totale de travail.

Son compagnon est aussitôt interpellé. Il sera entendu par le groupe d’appui judiciaire (GAJ) de la police nationale, puis présenté, lundi, en correctionnelle. Il admet avoir cogné. Avoir aussi, dans sa rage, brisé cendrier et miroir. Mais Kaled minimise les faits : « Je lui ai mis quatre gifles, c’est tout. » La faute à qui ? À elle, selon lui.

« Ne rentre pas, c’est mieux pour toi »


Elle qui serait rentrée avec trois quarts d’heure de retard en sentant l’alcool. Elle qui lui « parle mal… »

La victime ne répondra pas. Elle est absente à l’audience, après avoir retiré sa plainte. De son plein gré ? Ou sous la pression, se demandent les magistrats ? La présidente, Bernadette Rivière-Caston, souligne les violentes disputes qui émaillent leur vie de couple. « C’est particulier l’amour chez vous, hein ? » Que dire, en effet, de ce SMS envoyé avant l’agression : « Ne rentre pas, c’est mieux pour toi » ? – C’était pour éviter la dispute. Pas pour en arriver là… – Vous êtes un violent, quand même ! »

Kaled a une seconde vie en Tunisie. Il y est marié, père de trois enfants et a été incarcéré. Libéré après la révolution du Jasmin, il a regagné la France où son casier judiciaire comptait douze condamnations. Le contexte de ce nouveau dérapage ? « Un concubinage de deux mois, une relation de cinq ans… mais un retard de trois quarts d’heure », résume le ministère public. Elle requiert l’application de la peine-plancher : deux ans.

Me Pascal De Souza, l’avocat de la défense, est estomaqué. « Deux ans ! Il a déjà payé pour son passé. Il ne faut pas faire d’amalgames. » Message entendu. Le tribunal condamne Kaled à deux ans, mais dont dix-huit mois avec sursis mise à l’épreuve. Il le maintient néanmoins en détention, « compte tenu de la gravité des faits et du nombre de condamnations ».

http://www.nicematin.com/article/derniere-minute/nice-je-l%E2%80%99ai-giflee-quatre-fois-c%E2%80%99est-tout