Le procès de Jacques Chirac dans l'affaire des emplois présumés fictifs de la ville de Paris est entré dans sa dernière ligne droite. Ce mardi sera consacré au réquisitoire. Le parquet ayant requis un non-lieu général au terme de l'instruction, les deux vice-procureurs présents aux audiences devraient logiquement demander la relaxe pour l'ancien chef de l'Etat et ses neuf co-prévenus. Fait atypique, tout au long du procès, les deux représentants du parquet se sont montrés particulièrement discrets, ne posant que de rares questions. Il faut dire que la principale victime dans cette affaire, la ville de Paris, censée porter l'accusation, s'était retirée du procès à la suite d'un accord d'indemnisation conclu en septembre 2010 avec Jacques Chirac et l'UMP. L'absence du principal intéressé, excusé pour maladie, et le désistement de dernière minute de plusieurs témoins, dont Alain Juppé, dont le témoignage était très attendu, ont fini de donner un côté baroque au procès.
Lundi, les avocats d'Anticor, seule partie civile, ont dénoncé "des faits de corruption qui se sont déroulés au plus haut niveau" à l'époque où Jacques Chirac était maire de la capitale. Me Jérôme Karsenti, l'un des avocats de l'association anti-corruption, a décrit un "triple préjudice" subi du fait de l'action d'un "maire au-dessus des lois": "une atteinte aux deniers publics", un "détournement à des fins personnelles" et un "faussement du jeu démocratique". Il a demandé au nom d'Anticor "47.946,07 euros" de dommages et intérêts de la part de Jacques Chirac et de ses neuf coprévenus, au titre des 28 emplois litigieux, rémunérés par la mairie de Paris entre 1990 et 1995, ainsi que 50.000 euros de frais de justice. Son confrère, Me Jérémy Afane-Jacquart, a décrit l'ancien chef de l'Etat comme le "commanditaire" d'un "système de financement" créé "à son profit et au profit de son parti, le RPR". Me Karsenti a rappelé qu'à l'époque, Chirac cumulait les fonctions de "maire de la capitale, président du RPR et député de Corrèze", et que son "objectif ultime" était "l'élection à la présidence de la République, qui arrivera en 1995".
Les trois derniers jours du procès seront consacrés aux plaidoiries de la Défense,a vant la mise en délibéré, vendredi. Déjà, l'hypothèse d'une dispense de peine circule au Palais de Justice concernant Jacques Chirac.
http://lci.tf1.fr/france/justice/proces-chirac-vers-un-requisitoire-sans-surprise-6715950.html
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