Les trois agresseurs ont fait main basse sur tout ce qu'ils pouvaient : iPhone, iPod... Avec coups, clé de bras et plaquage contre une vitrine pour les obtenir. Plus fort encore : la scène s'est passée aux portes du commissariat Foch.
« J'avais vu qu'on était suivis, alors j'ai dit à mon ami d'accélérer le pas. J'ai déjà été agressé il y a cinq mois. Mais je ne pensais pas qu'on allait nous racketter à un numéro de rue du commissariat ! »Hier soir, lors de l'audience en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel, ce jeune Niçois encore choqué raconte l'agression qu'il vient de subir avenue du Maréchal-Foch. Face à lui, dans le box des détenus : Idrissa Traoré, 21 ans, résident d'Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). Le seul interpellé entendu par la Brigade des atteintes aux personnes de la sûreté départementale. Le « chef du groupe » qui a fait, cette nuit-là, pas moins de cinq victimes en plein centre-ville.
L'épisode précédent s'est joué square Marshall. Vers 2 h du matin, le trio accoste trois proies. Trois amis qui vont être dépouillés de leurs téléphones portables, montres et gourmettes. Certains seront escortés jusqu'à un distributeur automatique de billets place Wilson. Idrissa Traoré garde alors une main dans son sac, où il prétend avoir une arme, sur l'air de « faites une prière... »
« En sécurité nulle part »
Des faits aussi inquiétants que le détachement affiché par le prévenu à l'audience. « Je l'ai jamais vu », lance-t-il en désignant la partie civile « C'est curieux comme les victimes ont toujours plus de mémoire que leurs agresseurs..., ironise le président Patrick Véron, qui le pousse rapidement aux aveux.C'est triste : ça signifie qu'on est en sécurité nulle part. Même devant le commissariat ! »« Il faut adresser un signe aux auteurs de telles violences », tonne le procureur Hervé Leroy. Multiples agressions et victimes, des antécédents à son passif et pas l'ombre d'un remords : il requiert à l'encontre du prévenu 24 mois de prison, dont 6 mois avec sursis mise à l'épreuve, et mandat de dépôt.
« Il ne peut pas servir d'exemple pour tous les délinquants de 2011 ! », réplique Me Nathalie Guiraudios pour la défense. Le tribunal décide pourtant d'aller plus loin encore que les réquisitions. Il condamne Idrissa Traoré à deux ans ferme et le fait incarcérer sur-le-champ
http://www.nicematin.com/article/nice/racket-devant-le-commissariat-2-ans-ferme
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