Dans une lettre lue par son avocate, Anne-Juliette a expliqué ne pas vouloir assister à l’audience pour ne pas « recroiser celui qui a déjà brisé [sa] vie ».
« Elle est invalide à 75% pour le reste de sa vie », a tonné son avocate en fixant des yeux le prévenu, engoncé dans un survêtement bleu. Celui-ci n’a pas cillé quand elle a poursuivi la lecture. « Depuis douze mois, ma vie a changé, a lu l’avocate. Mon avenir est devenu incertain, j’ai vu mon corps mutilé, infecté et changé. J’ai vu des médecins détourner les yeux de mes blessures. » Dans la salle, les parents d’Anne-Juliette ne peuvent retenir leurs sanglots. « Mais sait-il que ce qu’il a détruit n’est pas que physique? poursuit la jeune fille dans sa lettre. Je veux qu’il ne sorte plus jamais. »
Le procureur a ensuite rappelé le casier chargé du prévenu : « Quinze condamnations, mais cela ne lui a pas servi de leçon. » Et d’insister sur les propos « abracadabrantesques » du prévenu : « Après le choc, il a expliqué aux enquêteurs avoir vu des phares dans son rétroviseur et être parti en pensant qu’il s’agissait des secours! » s’indigne le procureur.
La défense s’est appliquée à démontrer que l’alcoolisme de son client est seul responsable de l’accident : « On ne peut donc pas infliger une sanction judiciaire à quelqu’un parce qu’il est malade. Avez-vous déjà vu des tuberculeux dans le box? »
Un propos qui a arraché un rictus au prévenu, son visage retrouvant quelques couleurs. Pas suffisant pour convaincre le tribunal correctionnel, qui a condamné Jean-Pierre à six ans d’emprisonnement ferme.
http://www.leparisien.fr/seine-et-marne-77/six-ans-ferme-pour-le-chauffard-qui-a-mutile-anne-juliette-01-09-2011-1587062.php
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