Des témoignages de riverains, des contrôles de police, des caméras de surveillance : petit à petit, les enquêteurs étaient arrivés à la conviction que les deux hommes qui arnaquaient depuis quelque temps les personnes âgées résidaient dans un camp de nomades à Bondues. En effet, les policiers avaient détecté les allers et retours d'une Renault Express qui se trouvait souvent non loin des lieux des délits. Les rôles étaient bien répartis : l'un était le chauffeur, l'autre jouait le rôle du bonimenteur qui, sous prétexte de travaux de fumisterie ou de maçonnerie, extorquait portefeuilles, cartes bleues et codes confidentiels. « Si, si, des fois, on faisait des travaux » assurait hier le principal prévenu devant le président René Zanatta.
Le 1er août, à Tourcoing, alors qu'ils viennent encore d'arnaquer une dame de 330 euros, Rudy Mejan, 26 ans et déjà condamné, est arrêté.
Désiré B., 28 ans, son complice jamais condamné, est interpellé également.
C'est lui qui, en roulant au volant de la voiture de sa mère réellement immatriculée, a permis aux enquêteurs de remonter jusqu'à eux et de conclure les investigations.
Rudy Mejan, toxicomane très accroché, dit ne pas se souvenir de tout. « Évidemment, il y en a tellement » soupire le président Zanatta.
Le 9 avril, Huguette X., 84 ans, à Neuville-en-Ferrain : on prétexte une réparation urgente de toiture après avoir sonné à sa porte, on hausse le ton, la victime retire 190 puis 410 euros. Le 29 juillet, Jeanne X., 79 ans, à Bondues : 60 euros volés puis 600 euros retirés à la billetterie sous prétexte d'un problème à la toiture. Le 17 septembre, un homme de 96 ans à Tourcoing. Des travaux à la cheminée prétextés, une carte bancaire et un code confidentiel dérobés : 500 euros retirés mais un plein d'essence un peu bête sous l'oeil de la caméra de la station-service Avia à Tourcoing. Etc.
Il reconnaît tout
sauf une arnaque
Hier, Rudy Méjan reconnaît tout. Sauf l'arnaque du 9 avril pour laquelle il sera relaxé. Désiré B. ne serait coupable que d'une participation à une partie des escroqueries.
Le procureur Douglas Berthe tonne contre cette « atteinte à l'ordre social qui se doit de protéger les plus faibles ». Dix-huit mois de prison sont requis. Me Brigitte Sergni insiste sur le faible rôle de son client qui, d'ailleurs, a été laissé en liberté. Quant à Me Julien Delarue, il souligne que « son client se débrouille comme il peut dans une situation sociale et sanitaire déplorable ». Au final, 12 mois de prison dont 6 de sursis avec mise à l'épreuve tombent sur Méjan et 6 mois de sursis sur son complice.
http://www.nordeclair.fr/Actualite/Justice/2011/09/08/specialiste-des-personnes-agees.shtml
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire