L'attaque avait duré moins de deux minutes ; le montant du butin estimé à 6,8 millions d'euros. L'auteur du braquage éclair commis en 2009 chez le célèbre joaillier parisien Chopard a été condamné jeudi soir par la cour d'assises de Paris à huit ans de prison.
Aïssa Bendjaber, 54 ans, a reconnu être l'unique auteur du braquage commis le 30 mai 2009. Ce samedi, vers 13 heures, il s'était présenté le visage découvert dans la bijouterie située au n°1 de la place Vendôme. Coiffé d'un Borsalino et armé d'un pistolet dont on ne saura que plus tard qu'il était factice, le voleur avait fait main basse sur douze bijoux de la vitrine.
Filmé par les caméras de la bijouterie, le quinquagénaire avait rapidement été identifié par les policiers, qui avaient organisé sa filature. Il avait finalement été arrêté à Anvers en Belgique le 13 juillet 2009, interpellé alors qu'il s'apprêtait à entrer au domicile d'un diamantaire libanais. Il affirme avoir déposé les bijoux chez ce receleur peu après le vol et y être revenu deux mois plus tard pour toucher l'argent.
"Quand il a besoin d'argent, il ne s'embarrasse pas"
A ce jour, les bijoux n'ont pas été retrouvés. Le diamantaire qui, selon lui, aurait recelé les parures a un temps été mis en examen mais a depuis bénéficié d'un non-lieu. Un non-lieu qui n'a pas empêché jeudi l'avocat d'Aïssa Bendjaber, Me Lef Forster, de dresser de lui un portrait à charge. Aïssa Bendjaber comparaissait également pour un hold-up similaire commis chez le bijoutier Fred le 23 avril 2005, lui aussi place Vendôme. Vêtu d'un costume et d'un Borsalino, il avait dérobé plusieurs parures, évaluées à 1,2 million d'euros. Initialement partie civile, le joaillier s'est depuis désisté.
Dans son réquisitoire, l'avocate générale a rappelé que l'accusé n'était pas un amateur, mais un véritable "professionnel". Ainsi, a-t-elle rappelé, il a déjà été condamné pour divers cambriolages dans sa jeunesse, ainsi qu'à 7 ans de prison en 1983 pour le braquage d'une banque et à nouveau à 7 ans pour avoir en 1996 "saucissonné" l'ancien PDG d'une société qu'il croyait détenir un magot. "Quand il a besoin d'argent, il ne s'embarrasse pas, il vient braquer la bijouterie Fred en 2005 et la bijouterie Chopard en 2009", a-t-elle résumé, avant d'ajouter : "Mais deux minutes, ça a fait basculer la vie" de ces vendeurs, aujourd'hui traumatisés. Me Forster de son côté a plaidé que "l'importance du butin" n'était pas seule chose à prendre en compte, car "le petit buraliste d'un café-tabac de la banlieue de Paris qui se fait braquer sept à huit fois de suite a des traumatismes beaucoup plus lourds !" Et puis, a-t-il tenté de convaincre la cour, son client n'est "pas un professionnel". Ce qu'il a fait "ne nécessite pas une longue préparation intellectuelle".
http://lci.tf1.fr/france/justice/8-ans-de-prison-pour-le-braqueur-du-joaillier-chopard-6779438.html
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